 
  Sorti en France en 1980 sous le titre L’enfant du diable, The Changeling de Peter Medak revisite le motif de la maison hantée avec une jolie prestance. Sa réédition en salles chez Splendor films permet une sortie qui tombe à point nommé pour Halloween. Une plongée dans un univers à la fois dérangeant et étrangement apaisant…
C’est le charismatique George C. Scott qui incarne le héros de ce film où le pire lui arrive. Compositeur new-yorkais à succès, John Russel perd sa femme et sa fille dans un accident de la route alors qu’il les emmenait en vacances en « Upstate ». A la suite de ce drame, il déménage à Seattle, où il assure un cours apprécié de composition musicale et où on lui propose de vivre dans une immense maison inhabitée depuis 12 ans et qui a son salon de musique. La suite, vous la connaissez, le parquet craque, les lustres bloblotent et l’eau coule dans la baignoire de la chambre du fond du 3e étage, alors que le jeune veuf dort dans son lit au premier…
La grande force du film dès la neige du début, ce sont ses plans fixes et larges qui permettent une narration posée comme on n’en connait plus aujourd’hui. La tension monte justement parce que tout est calme, dans un état de conservation qui traverse les âges.
La caméra fait peu de mouvements mais propose des images précises et des visages expressifs comme dans les années du muet. Les effets spéciaux sont minimaux et pourtant, le film implante d’autant mieux son ambiance hantée qu’il s’installe dans les vieux murs et le temps long du 7e art. On se sent à la fois tendu mais aussi étrangement apaisé par cette escapade à la campagne qui devient une enquête avec l’au-delà.
The Changeling (L’enfant du diable) de Peter Medak, avec interprètes, George C. Scott, Trish Van Devere, Melvyn Douglas, Chef-opérateur : John Coquillon, 1980, 105 min. Sortie en version restaurée 4K en salle le 29/10/2025.
visuel © Splendor films