Servi par une superbe actrice, et une peinture d’une partie de l’Inde juste, Santosh est hélas filmé de manière trop classique.
Le mari de Santosh est mort en service, encadrant une manifestation. Santosh, elle, vient d’un milieu peu riche : par la force des choses, parce qu’elle ne touche pas grand-chose après le décès et parce que sans ça elle serait sans toit, elle reprend le poste qu’occupait son mari. Après une petite formation elle se met donc à effectuer des missions assignées aux femmes. Ce qui va l’amener à mener une enquête approfondie sur la mort de la fille adolescente d’un homme méprisé car d’une caste inférieure.
On l’aura compris, Santosh a pour point de départ un sujet fort. En prime, loin de partir vers le sensationnalisme ou l’outrance, son scénario s’attache, tout de go, à suivre le parcours de l’héroïne au sein de la société du coin où elle vit, une région rurale du Nord. Sur ce plan, tout apparaît juste et humain. Les épisodes parcourus charrient des enjeux propres à l’Inde, il semble bien, et les séquences mettant en scène ceux qui méprisent les pseudo-inférieurs, notamment au sein de la police, sonnent vrai, justement cadrées, pas noircies à l’excès.
Côté réalisation, un résultat plus inégal transparaît des images. A certains instants, le film peut perdre notre attention car sa mise en scène apparaît tout à coup trop simple, trop directe, dévoilant tout tout de suite, tout ce qu’on est sensé retirer et comprendre d’une séquence. On peut se dire, tout de même, que celle qui réalise, Sandhya Suri, cherche à travailler dans la finesse. C’est avec les partis-pris qu’elle choisit, tout de même, qu’elle parvient à obtenir la noirceur pas excessive qui fait la sève de certaines des scènes qu’elle signe. Et quoi qu’il en soit d’autre part, une constance s’impose : l’actrice Shahana Goswami reste tout du long passionnante, tant ses yeux sont vecteurs d’émotion. Tout autant d’ailleurs que Sunita Rajwar, qui incarne sa supérieure avec un charisme jamais excessif.
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Santosh sortira dans les salles françaises le 17 juillet, distribué par Haut et Court.
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Visuel : (c) Taha Ahmad