En Compétition pour le Grand Prix de la Semaine de la Critique, ce film du nouveau venu argentin Federico Luis se révèle un peu attachant, du fait de sa mise en scène sensible.
Nouveau venu parmi les Argentins du cinéma contemporain, productifs et passionnants ces dernières années, Federico Luis sait assurément filmer. Collé au plus près du réel, son long-métrage parvient totalement à le rendre de manière proche. Tout en insérant en lui une pointe de décalage et de perturbation.
Son jeune héros est donc Simon, adulte ayant du mal à quitter l’adolescence, et à composer entre sa mère et son beau-père dans le coin rural sans horizon où il vit. Sous la houlette d’un ami, il commence à se faire passer pout un handicapé, et à fréquenter une institution destinée à eux. En apparence, il veut gagner des avantages. Peu à peu, on se questionne pour savoir si son but n’est pas en fait de se trouver une famille d’adoption.
Au final, son parcours ménage davantage d’interrogations que d’arrêts balisés. Ainsi, lorsqu’il part en virée un peu dangereuse avec ses nouveaux amis, il est possible de sentir à travers les images le sentiment de liberté qu’il cherche à gagner, derrière ses actes irréfléchis. Plans secs et image aux teintes au calme apparent se mélangent pour mener vers de telles réflexions. Donc bien qu’à certains endroits le rythme se laisse aller et en vienne à traîner trop, au final le sentiment d’ouverture et d’intelligence est plutôt présent. Et on reste curieux de découvrir le prochain travail de Federico Luis, tant il sait planter un cadre et le regarder.
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Simon de la montana sortira dans les salles françaises distribué par Arizona Distribution.
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Visuel : (c) 20/20