En compétition à Quinzaine des cinéastes, Desert of Namibia de Yôko Yamanaka, fait le portrait d’une jeune japonaise semblant très dépressive a ses instants de fulgurance mais reste un peu trop long.
Kana vit à Tokyo et travaille comme épilatrice. Elle paraîtrait avoir une existence à peu près ordinaire si elle ne subissait pas à certains instants des phases d’abattement. Lors de ces séquences, celles et ceux qui l’entourent réagissent plus ou moins différemment. Elle quitte un petit ami faible pour aller avec un plus pragmatique et gentil, aussi. Cependant la situation ne va pas s’arranger.
Si l’on en croit le synopsis officiel, Desert of Namibia est sensé montrer une héroïne souffrant d’un mal sur lequel plusieurs mots peuvent peut-être être mis. On peut trouver qu’elle semble très dépressive, peut-être se trompe-t-on. On a l’impression hélas d’avoir peu de temps pour mesurer l’ambiguïté de la nature qu’elle affiche. En effet, le film fait trop durer certaines scènes dans l’idée un peu tristement cocasse, où des situations entre Kana et ses proches dégénèrent. Ou d’autres instants, qui montrent des vagabondages un peu superflus, des pauses pas nécessaires.
Peut-être le but de la réalisatrice Yôko Yamanaka était-il de laisser son héroïne totalement libre, afin que son comportement donne de lui-même à réfléchir. En l’état, le film apparaît entre deux eaux. On sent qu’il veut aussi apparaître maîtrisé, proposer des scènes décalées et méticuleusement conçues. En conséquence, malgré le jeu de Yuumi Kawai, actrice qui donne tout ici, un souffle a du mal à prendre, au fil des deux heures dix au climat sérieux qui constituent ce film. Une œuvre pas simple à appréhender, un peu récompensante au final, mais pas assez.
Visuel : © Eurozoom
Retrouvez tous nos articles sur la 77e édition du Festival de Cannes dans notre dossier.