La sélection réserve des surprises jusqu’à la dernière minute avec deux potentiels candidats pour la palme : All we imagine as light de Payal Kapadia et Les graines du figuier sauvage de Mohammad Rasoulof.
Dans l’univers souvent électrique, violent, voire hystérique de Cannes, il fallait un rayon de lumière, même s’il transparaît parfois dans la nuit frénétique de Mumbai. Cette belle éclaircie est apportée par l’histoire simple d’infirmières, liées par l’amitié et la solidarité, chacune avec sa propre histoire : mari disparu, expropriation proche, amoureux caché…
Le filmage est simple, comme celui des belles histoires, et les actrices et acteurs, Kani Kusruti, Divya Prabha, Chhaya Kadam, Hridhu Haroon, sont formidables. Palme ou pas palme, c’est un vrai coup de cœur !
Projeté en fin de sélection, Norah se fonde sur un scénario pas si original, mais le fait qu’il se déroule en Arabie Saoudite dans les années 90 lui confère une résonance particulière. Sans compter qu’il offre des instants de pure délicatesse.
Cette année, le directeur de la photographie indien Santosh Sivan recevait le prix pour l’ensemble de sa carrière. L’occasion de revenir sur son travail au sein de nombreux films de Bollywood et de voir une suite de personnalités emblématiques lui adresser des éloges par vidéo interposée. Sa manière de donner une teinte unique aux images a été amplement louée, de même que celle de Kadri Koop, lauréate du Prix Pierre Angénieux pour les jeunes directeurs de la photographie. Il était réjouissant, comme toujours, de voir les travailleuses et travailleurs de ce poste mis à l’honneur pour tous les rêves qu’ils savent nous offrir grâce à leur technique flamboyante.
La remise de la Queer Palm s’est déroulée sur la Plage Magnum, version 2024. Découpée dans un style très arty cette année, elle se prêtait parfaitement aux sonorités distillées par des platines conduites de main de maître. C’est l’émouvant long-métrage roumain Trois Kilomètres Jusqu’à la Fin du Monde, projeté dans la Compétition pour la Palme d’or, qui remporte le prix. Et cette quasi dernière fête du festival s’est poursuivie dans un état d’esprit euphorique, au son d’un sound system déchaîné, accompagné des tout nouveaux parfums de chez Magnum à déguster.
Le très chic dîner célébrant l’hommage rendu à Santosh Sivan nous a promenés au fil d’un menu très goûteux, dont le clou était un riz biryani avec canon de carotte rôti en croûte d’olives vertes, d’une saveur inédite pour les non-initiés. En entrée, de la dorade en ceviche a ouvert le bal. Parmi les invités de prestige, dont la marraine du Prix cette année, il y avait Mélanie Laurent. Et l’on pouvait entendre des conversations passionnées entre fans de cinéma et de culture indienne. Enfin, le Bollywood Maharaja Orchestra a entraîné les convives sur la piste avec ses deux chanteurs charismatiques et une danseuse extraordinaire, vêtue d’une tenue bariolée du plus bel effet. Les inconditionnels de Bollywood n’ont pas manqué de citer les films dont sont tirées les chansons.