Cannes, Compétition : « Firebrand », une régente chez les Tudors

Alors qu’Henri VIII (Jude Law, parfait en barbon paranoïaque) part en campagne, la dernière de ses six femmes, Catherine Parr, est nommée régente. De croyance protestante dans une Europe traversée par les guerres de religion et face à la peste qui décime Londres, elle assure sa fonction avec sagesse et esprit de paix. Mais quand son royal époux revient, miné par la goutte et délirant, il fait condamner l’une des principales prêcheuses de la Réforme, qui n’est autre que la meilleure amie d’enfance de sa dernière épouse…

Révélée au monde par son rôle de reine du Danemark dans A Royal Affair, Alicia Vikander reprend sa robe à crinoline et un rôle de réformatrice historique avec beaucoup de grâce. Alors que l’on connaît mieux la vie d’Anne Boleyn, « la reine des cent jours », ou de sa fille, Marie Stuart, parmi les femmes qui ont entouré Henry VIII, « Barbe bleue », la perspective de Catherine Parr est fascinante.

Un point de vue minoritaire

Prenant du large avec la série à succès sur la dynastie des Tudors, l’introduction nous prévient sans légèreté que le film a pour but d’aller au-delà de l’histoire des guerres et des vainqueurs. Et le scénario s’empare assez bien de son angle doublement minoritaire : le point de vue d’une femme, protestante.

Un film en costumes qui a de la tenue

La réalisation est au diapason de cette intrigue très tenue : c’est beau, cadré et ça raconte une époque de manière assez directe. La photo est belle, contemporaine, avec des plans larges sur les chevaux en marche et des zooms évocateurs sur le beau visage de la comédienne principale. Rien d’innovant ou de provocateur donc, mais une jolie économie où tous les moyens sont mobilisés pour défendre le propos, clair et bien construit, du film. Firebrand est un film qui a de la tenue et plaît au public.