Présenté en section Un Certain Regard, le premier long-métrage de la comédienne Céline Sallette fait le portrait d’une femme inspirante, Niki.
Film en costumes écrit avec le romancier Samuel Doux, Niki est un biopic qui raconte en trois phases le devenir artiste de Niki de Saint-Phalle. Les titres des parties font penser à des volumes de la série des « Martine ». Et les costumes également. Venue vivre des Etats-Unis en France avec son mari et sa fille pour échapper à sa belle-mère, Niki est d’abord mannequin, puis mère: après un épisode d’internement à l’hôpital psychiatrique et la découverte de l’art brut, on la découvre épouse, maîtresse et enfin et seulement dans une troisième partie lorsqu’elle a quitté son foyer, réglé ses comptes avec son psychiatre et en partie son père, elle devient femme et puis – aux côtés de Jean Tinguely- parfaitement artiste.
Le climat de l’époque est sagement rendu dans ce film au propos un peu simpliste sur la self made woman. Un peu de split screen vient pimenter l’intrigue mais est-ce à propos? Et les couleurs sont peut-être un peu pâles et la vie de bohème trop XXe siècle pour nous immerger dans la puissance de l’artiste. Céline Sallette a choisi Charlotte Le Bon, parfaitement forte et fragile pour incarner Niki et c’est Damien Bonnard qui attire toute la lumière à lui dans un Tinguely aussi timide que solide. Un joli film, qui est porté par son casting, mais dans lequel on n’apprend rien ni sur Niki ni sur Céline Sallette.
Niki, de Céline Sallette, avec Charlotte Lebon, Damien Bonnard, Judith Chema, France, 1h42. En compétition en section Un Certain regard et pour la caméra d’or au 77e Festival de Cannes.
Visuel (c) Wild Bunch Distribution