Présenté à l’ACID, Mi Bestia de Camila Beltrán présente le parcours d’une adolescente en Colombie dans les années 1990. Le film retient un peu l’attention via sa réalisation originale.
Dans Mi bestia, la mise en scène affiche un aspect curieux, qui accroche l’attention au premier abord. L’image apparaît saccadée, comme parfois habitée par des ralentissements, et un effet de proximité heurtée vient ressortir de cette apparence. On se sent dès lors près à s’accrocher aux pas de l’héroïne, adolescente vivant des transformations, réalistes comme fantastiques, dans la Colombie des années 90 alors qu’une éclipse fait peur à tous.
Un climat fantastique vient progressivement essayer de se mêler à la critique sociale. Si la réalisatrice Camila Beltrán parvient à conclure son récit et à offrir une conclusion aux intrigues qu’elle lance, son film, très court, manque un peu de temps pour faire coexister de façon pertinente toutes ses dimensions.
Un peu de personnalité se dégage néanmoins de ces images au final. Liée aussi à l’actrice Stella Martinez, forte tête, elle ne se limite pas aux saccades, côté réalisation. Camila Beltrán a la technique et la fluidité qu’il faut pour imposer une vision, légèrement heurtée mais attachante. On ne demande qu’à guetter son essai suivant.
Visuel : © Sylvain Verdet
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