Cannes 2025 : la Semaine de la Critique mise sur les récits engagés et les femmes en tête d’affiche

Sur 2 340 longs-métrages, seulement 11 ont été sélectionnés. Section parallèle du Festival de Cannes, la Semaine de la Critique dévoile chaque année sa sélection de premiers ou deuxièmes films. Au programme de cette nouvelle édition, « des films de nature, de genre et de registre différents », souligne Ava Cahen, déléguée générale de la Semaine de la critique, à l’AFP. 

Un cinéma engagé, aucun combat oublié  

« On essaye de montrer toute la diversité, toute la pluralité et d’avoir un panorama mondial qui nous semble pertinent », affirme Ava Cahen. Cette année, les films sélectionnés ouvrent les portent vers des sujets profonds et actuels, avec des récits centrés sur la condition féminine, les identités queers, la maternité ou encore la résilience face à l’adversité. 

• Dans Des preuves d’amour, Alice Douard réalise une comédie dramatique sur un couple de femmes attendant leur premier enfant, en mettant en scène la maternité et les dynamiques de couple. 
• A Useful Ghost de Ratchapoom Boonbunchachoke met la lumière sur des thématiques queers à travers une approche à la fois dramatique et poétique du deuil et de la mémoire. 
• Avec Kika, Alexe Poukine traite de la précarité féminine, suivant une assistante sociale enceinte qui décide de garder son enfant malgré des conditions de vie difficiles. 
• Left-Handed Girl de Shih-Ching Tsou se penche sur les tensions intergénérationnelles et les traditions familiales, mettant en scène une mère célibataire et ses deux filles confrontées aux défis de la vie urbaine. Le scénario a été coécrit avec Sean Baker (Palme d’Or 2024 pour Anora).

À travers des récits singuliers et puissants, ces œuvres éclairent des réalités contemporaines en mettant en scène des figures souvent laissées pour compte. En leur donnant une voix, la Semaine de la Critique affirme son engagement en faveur d’un cinéma conscient, à l’écoute des fractures sociales et des enjeux de notre époque.

Femmes à la réal’, succès en salles

Sur les sept longs métrages en compétition et les quatre en séance spéciale, six sont signés par des réalisatrices. Une « volonté », une « victoire » et une « fierté » pour Ava Cahen. Ce faisant, la Semaine de la Critique marque une promotion avérée de la diversité et surtout de l’égalité dans le cinéma. Parmi ces réalisatrices, figurent : 

• Laura Wandel avec L’intérêt d’Adam (film d’ouverture) 
• Alexe Poukine avec Kika
• Pauline Loquès avec Nino
• Shih-Ching Tsou avec Left-Handed Girl
• Momoko Seto avec Planètes (film de clôture)
• Alice Douard avec Des preuves d’amour (séance spéciale)

Si le milieu est encore dominé par la gent masculine, cette hégémonie féminine n’est en rien anecdotique. Bien au contraire, elle traduit une volonté de rééquilibrer les représentations derrière la caméra, en ouvrant la voie à une pluralité des regards et des sensibilités dans l’écosystème cinématographique. Une initiative qui en fera sourire plus d’une.