Dans les montagnes de Macédoine, et dans une petite ville où les croyances dirigent tout, des jeunes rêvent. Pas forcément original dans son récit, mais très bien interprété et essentiel côté thèmes.
Au sein des Visions de l’Est du Festival du Film européen d’Arras, ce film de Macédoine du Nord porte des thématiques fortes, forcément. Son réalisateur Georgi M. Unkovski y suit Ahmet, jeune fils d’éleveur des montagnes, qui se rêve DJ mais a maille à partir avec bien des obstacles, dans son lieu de vie. À commencer par une foule de croyances de tous types.
Présence immense de la religion, des superstitions, du patriarcat, du conservatisme, des traditions, mais aussi de l’appât du gain : le jeune héros de ce film, joué par l’intense Arif Jakup, a d’emblée un parcours devant lui qui intéresse. D’autant plus que tous ces éléments s’agencent avec fluidité, au sein d’une trame qui dépeint plus qu’elle ne démontre, qui prend le temps de présenter son cadre avec finesse. Et de faire exister tous ses personnages, à commencer aussi par une jeune fille, Aya, menacée par un mariage arrangé (et incarnée avec une malice incandescente par Dora Akan Zlatanova).
La progression du scénario, et les quelques péripéties qui l’émaillent, peuvent parfois paraître pas si originales que ça : le film aspirant à montrer toutes les contraintes des lieux qu’il décrit, ce sont elles qui constituent son ossature, et doivent être vaincues au final donc. Mais les luttes montrées restent essentielles, donc à évoquer.
Et une telle progression n’empêche pas de très bonnes scènes, où les choses ne sont parfois pas soulignées à outrance, ou font l’objet d’un décalage rigolard. Imaginé avec intelligence, le film laisse à la fois de la place à la gravité, et à un ton assez solaire.
Le Garçon qui faisait danser les collines sortira dans les salles de cinéma françaises le 3 juin 2026.
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Visuel : affiche originale du Garçon qui faisait danser les collines