Ce long-métrage en dessin animé en images de synthèse, produit en Europe (en Allemagne notamment), s’adresse vraiment en priorité aux enfants. Il se distingue par quelques scènes cocasses imaginatives.
L’année à venir va permettre de fêter les 30 ans de la sortie dans les salles de cinéma françaises de Toy Story. Ce premier long-métrage en dessin animé en images de synthèse, conçu aux Etats-Unis, fut une révolution cinématographique. Depuis, pas mal de pays ont essayé de prendre leur part dans ce secteur spécifique. Notamment en Europe : on est donc heureux de croiser, au sein du Festival du Film européen d’Arras, un exemple de ce travail. Un film co-produit notamment par l’Allemagne, qui a su dévoiler, elle, une assez grande quantité de longs-métrages en dessin animé en images de synthèse. A commencer par l’assez réussi Monde fabuleux de Gaya, débarqué dans les salles de cinéma françaises à l’été 2005. Suivi par Les Aventures de Impy le dinosaure, sa suite Le Monde merveilleux de Impy, puis Animaux et Compagnie, et le Tarzan sorti en 2014, plus hésitant mais pas trop mal tout de même non plus. Sans oublier Oups ! J’ai raté l’Arche… et sa suite Oups ! J’ai encore raté l’Arche…
A ce titre, La Fabrique des monstres s’avère globalement bon, réalisé avec talent, et ce même si son univers et son scénario ne sont pas si originaux, et très référencés. Le film reprend le motif du petit village terrorisé par un château haut perché, perçu comme peuplé de monstres. Un savant fou y vit en effet. Et le premier être qui va passer de la bâtisse à la bourgade va être P’tit Cousu, ado créé par le savant en question, aux allures de créature de Frankenstein. Un jeune héros qui se sent très délaissé, par un créateur qui enchaîne les expériences sans attention pour les monstres auxquels il donne la vie. Chargé de souhaiter à ceux-ci la bienvenue dans le château, P’tit Cousu laisse tomber son rôle, et s’en va, attiré par les promesses d’un montreur de monstres du dehors. Et avec l’objectif de se sentir regardé.
On pense aux livres fantastiques classiques, ou à Tim Burton bien entendu : du côté de ses personnages, de son message, de son histoire ou de son antagoniste, La Fabrique des monstres – qui reste tiré d’une série de livres pour enfants – n’apparaît pas extrêmement original, en fin de compte. Il est bien conçu, avec un bon message en arrière-plan, donc parfait pour divertir un public jeune. Sa valeur ajoutée reste à chercher plutôt du côté de certaines de ses scènes avec gags, réalisées avec talent, et avec une envie de proposer de la mise en scène.
Les tentatives du montreur de monstres pour rentrer dans le château menaçant, avec d’immenses échelles passant à travers les nuages – longue séquence très bien rythmée – puis un départ en montgolfière, ou une course-poursuite où habitants traquent les créatures, puis vice-versa : à ces instants, on se sent un peu embarqué dans les péripéties. Sans compter quelques petits passages où l’émotion affleure, tels ceux où les monstres se serrent les coudes, terrifiés d’être supprimés par l’extérieur. A cet instant, ces créatures existent à l’écran, et pas seulement de par leur design rigolo.
La Fabrique des monstres sortira dans les salles de cinéma françaises le 17 décembre, distribué par Wild Bunch.
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Visuel : affiche originale en anglais de La Fabrique des monstres