À la découverte de « secrets de Sauna » de Anna Hints au Festival CinéBaltique
par La redaction08.02.2025
En clôture de cette première édition qui a eu lieu du 6 au 9 février au cinéma l’Arlequin, à Paris, le Festival CinéBaltique a donné à voir à la fois le premier long-métrage ainsi que le court métrage, deux films que la réalisatrice estonienne Anna Hints a dédiés à ce qui se transmet dans les saunas.
Le clair-obscur du sauna… côtés messieurs
Quelle bonne idée du festival CinéBaltique de proposer non pas un, mais deux documentaires en clôture. Dans les deux cas, il s’agit de réunions dans des saunas traditionnels ou sacrés. Réalisé avec Tushar Prakash, le court-métrage, Sauna Day, nous plonge du côté des hommes, où, dès le premier plan fixe, la méditation et le repos renvoient vers des choses essentielles. Les propos sont quotidiens, les hommes se reposent du travail ; ils s’offrent un moment hors du temps avant de se rhabiller et reprendre leurs tâches. Dès ce court-métrage de 12 minutes repéré à la Semaine de la Critique, la réalisatrice travaille tout ce qui fera la matière et le sel de son premier long-métrage : la pénombre, le bruit du ruissellement de l’eau sur les corps nus comme seule musique et les moments rituels d’ajout d’eau sur les pierres, de massages ou de frottement avec des feuilles. La nature aussi est là, au moment de nager dans le lac avant de retourner dans la pénombre de la cabane chauffée à plus de 80 degrés.
Confidences mystiques, chez les dames
Le principe est repris dans Smoke Sauna Sisterhood mais transformé pour donner à entendre et voir un groupe de femmes en pause longue dans un sauna sacré. L’image caravagienne est là mais avec des petits mouvements de caméra qui révèlent les corps par morceaux, en cachent une partie avec les voix qui chantent et murmurent. Les confessions sont à la fois intenses (blessures, rapport aux parents, découverte de la sexualité, traumatismes) et pudiques, la caméra refusant de fixer le visage de celle qui parle. Les corps courent là aussi vers le lac mais prennent également le temps de se mêler, de se superposer, de s’étendre, dans un rituel un peu magique qui confère au mystère druidique. Le climat est radicalement différent quand ce sont les femmes qui se confient et qu’elles touchent à l’essentiel de ce qu’elles sont. Et l’eau semble ruisseler de partout et recouvrir l’écran comme un talisman. Le cinéma de Anna Hints renoue avec des points très profonds de nos psychés et à voir son évolution du court au long, on a hâte de voir la suite…
(c) Ants Tammik – Alexandra Films
Magma : les imprévisibilités d’un volcan en éruption
par Blanche Aloncle08.03.2025
« Becoming Led Zeppelin » : la genèse du plus grand groupe de rock au cinéma
par Yves Braka07.03.2025
