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Soirée cabaret avec Kirill Gerstein et HK Gruber : quand Weimar s’invite à Aix-en-Provence

par Hannah Starman
le 08.07.2023

Ce 7 juillet, dans la cour du somptueux Hôtel Maynier d’Oppède, le pianiste américain d’origine russe, Kirill Gerstein s’est associé avec le chansonnier, compositeur et chef d’orchestre autrichien Heinz-Karl Gruber et les metteurs en scène Jos Houben et Emily Wilson, pour créer, sous le ciel aixois, une soirée de cabaret évoquant Berlin des années 1920.

L’ambiance estivale de cour de l’Hôtel Maynier d’Oppède est détendue. Le décor sur scène est minimaliste : un Steinway pour Kirill Gerstein et un pupitre pour le chansonnier autrichien Heinz-Karl Gruber. En guise d’introduction, le metteur en scène Jos Houben hausse les épaules, jette un regard pétri de regret vers le ciel bleu et annonce un changement de programme. Il nous explique que, malgré l’heure tardive (le spectacle commence à 21h30), on ne peut pas entamer la soirée comme prévu. Ein Lichtstrahl, le drame pour mime d’Alexander Zemlinsky, ne pourra être joué que lorsqu’il fera nuit car, comme son titre l’indique, un rayon de lumière est essentiel pour le dénouement de l’intrigue.

Les spectateurs ainsi intrigués à leur tour plongeront d’abord dans le Berlin révolutionnaire et fraîchement électrifiée des années 1920. C’est donc « Berlin im Licht, » un hymne à l’électricité de Kurt Weill, un récit dont l’humour grinçant n’est pas sans rappeler la satire « Pauvreté » de Mikhaïl Zochtchenko sur l’électrification des foyers moscovites. La soirée s’enchaînera avec quatre chansons antimilitaristes de Hanns Eisler : la funeste « Ballade von der Krüppelgarde » sur un texte de David Weber, l’emblématique « Bei der Kanone dort » de Schweyk im zweiten Weltkrieg sur le texte de Bertolt Brecht et deux chansons écrites par Kurt Tucholsky en 1959. Le répertoire alternera entre les chansons dénonçant le capitalisme, la spéculation, la finance et celles déplorant la guerre et la misère qui en résultent.

Gruber et Gerstein forment un duo complice et on ne peut qu’applaudir le choix de faire découvrir au public aixois un répertoire relativement peu connu des œuvres de Weill et Eisler. Toutefois, malgré le soin apporté à la sélection et à l’interprétation, l’esprit du cabaret n’est pas au rendez-vous. Les mots féroces de « Kanonen Song » ou « Der Bäcker backt ums Morgenrot » sonnent faux dans la somptueuse cour de l’Hôtel Maynier et le (trop) magnifique piano jazzy de Kirill Gerstein accentue encore ce décalage qui, pourtant, aurait dû être mis à contribution pour créer un effet burlesque. Le seul moment comique dans la première partie sera fourni par un coup de vent qui emporte une feuille de partition du chansonnier autrichien Heinz-Karl Gruber, ce qui amène ce dernier à arrêter le pianiste afin de la retrouver.

Gruber nous livre une interprétation vocalement correcte, voire inspirée par moments, mais manquant cruellement de spontanéité et d’improvisation, pourtant essentielles à tout exercice cabaretique. C’est d’autant plus essentiel si le spectacle en question est censé être politiquement et socialement engagé et transporté dans une période aussi violente que celle de la République de Weimar. Seulement, le cabaret de Heinz-Karl Gruber en est une version « tarte à la crème, » sans pour autant atteindre les sommets des grands raconteurs viennois de l’avant-guerre, tel que Fritz Grünbaum, par exemple. Lisse, alors qu’elle se veut rugueuse, sa prononciation est ronde et enveloppante. Gruber ne roule pas non plus ses « r », alors que c’était la règle de l’élocution jusqu’à ce qu’Hitler ne vienne discréditer le « r » roulé pour les décennies à venir. Clairement, Gruber n’administrera pas de coups de poing à la berlinoise. En revanche, il nous livre quelques belles envolées d’une indignation de salon, peu crédible car son nez reste plongé dans la partition comme s’il jouait Für Elise à une assemblée de vielles tantes, susceptibles d’ouvrir leurs bourses pour lancer le jeune prodige sur le chemin vers un avenir radieux. A force de vouloir trop bien faire, Gruber n’a pas su conquérir le public et recréer la magie du cabaret berlinois qu’une Nina Hagen, par exemple, nous fait vivre sans partition et avec beaucoup de succès.

L’inversement de la séquence s’avère salutaire car Ein Lichtstrahl apporte de la légèreté et quelques délicieux épisodes comiques. En un quart d’heure, la partition raconte les rebondissements d’un triangle amoureux où la femme (Fiamme Bennett) trompe l’homme (Guy-Loup Boisneau) avec une autre femme (Emily Wilson). Tout est bien qui finit bien, les rivaux se partagent la fille et s’établissent en un ménage à trois haut en couleurs. Tandis que les excellents acteurs miment l’action sur scène, Kirill Gerstein accompagne la turbulente activité scénique, digne de meilleurs dessins animés de Tom & Jerry, avec une musique narrative très visuelle qu’il joue sans partition. Les spectateurs sont séduits par la bonne ambiance, l’improvisation joyeuse et débridée de Kirill Gerstein et les courses-poursuites rocambolesques des acteurs sur scène, jusqu’à en oublier le rayon de lumière, pourtant si essentiel. Belle réussite pour ce trio d’acteurs talentueux et drôles et un moment de détente pour les spectateurs.

 

 

 

Visuel : © Vincent Beaume