À l’occasion de la nouvelle édition de Danse Cannes, Didier Deschamps, le nouveau directeur artistique du festival, a accordé à votre site favori un entretien exclusif. Nous vous livrons ici l’essentiel des propos recueillis.
Bien que j’aie la même envie qu’à Chaillot de présenter la diversité et la richesse de la danse, un festival s’organise de manière très différente. À Cannes, je n’ai ni la responsabilité de l’organisation ni celle de la partie administrative. Comme à Chaillot, la programmation est éclectique avec un certain nombre de figures de la danse et une variété de styles. Je prends l’exemple du flamenco qui, selon moi, porte une richesse ancestrale et qui est, en même temps, une discipline où la créativité est continuelle.
À Cannes, j’essaie d’organiser ce que j’ai le profond désir de présenter au public et de donner la possibilité aux artistes que j’admire de rencontrer ce public. Vous noterez deux nouveautés par rapport aux éditions précédentes : l’accent mis sur la jeunesse puisque, en amont de la manifestation, j’ai invité les écoles nationales de danse à échanger et à faire des propositions au public. C’est une marque très forte que je veux ainsi donner, une dynamique qui s’appuie sur la danse de demain, sur les professionnels à venir; le deuxième point est la création de MOV’IN Cannes, une compétition de courts métrages de danse.
ll était en effet très tentant de faire écho au festival du film de Cannes, dont on connaît l’importance et le rayonnement international. Depuis les débuts du 7e Art, n’ont pas manqué les échanges entre la danse et le cinéma. Cet événement, MOV’IN Cannes, permettra de rendre compte des réalisations actuelles dans ce domaine. Ce sera, en même temps, un des fils du festival.
Nous aurons, d’une part, la compétition et, de l’autre, de nombreux de films qui seront projetés pendant toute la durée du festival. Nous n’en sommes pas encore à faire de la concurrence au festival du film mais si un jour, nous arrivons à développer des collaborations plus étroites, ce sera formidable. À l’occasion du centenaire du long métrage avec Harold Lloyd, Monte là-dessus (Safety Last!), Antoine Le Menestrel créera un spectacle où il fera l’ascension de la façade du Cineum, un bâtiment construit par Rudy Ricciotti.
Nous présenterons des créations dans des registres et des formes très différents. La première d’entre elles sera celle de Thierry Malandain, Les Saisons, avec cette écriture qui lui est propre et qui vient du classique. À l’opposé, à la fin du festival, est au programme une création d’Amala Dianor, Dub, qui s’inspire des musiques, des sons, des mouvements qui se propagent de manière underground à travers le monde, autrement dit des musiques et des danses de demain. Nous proposerons donc différentes esthétiques, parmi lesquelles des pièces qui font référence au cirque : Solus Amor, de la compagnie Recirquel de Budapest et Through the Grapevine, un duo spectaculaire d’Alexander Vantournhout.
Nous verrons la pièce de Sharon Eyal et Gai Behar, Into the Hairy, créée le printemps passé à Montpellier. C’est la première fois que Sharon Eyal et Gai Behar viennent sur la Côte d’azur. C’était pour moi une grande motivation que le public cannois ait la grande chance de découvrir cette danse merveilleuse, hypnotique, fascinante. Nous aurons des créations et des premières françaises, comme par exemple Kor’sia, de la compagnie madrilène de Mattia Russo et Antonio de Rosa qui a été invitée plusieurs fois à Chaillot et qui vient de réaliser une pièce absolument formidable sur le thème de l’ascension de Pétrarque du Mont Ventoux. Quelque chose qui est de l’ordre du chef d’œuvre.
festivaldedanse-cannes.com
Visuel : annonce du festival.