04.06.2025 : Nicole Croisille s’est éteinte à 88 ans    05.06.2025 : Le prix de littérature du musée Guimet a été décerné à l’écrivain sri-lankais Shehan Karunatilaka    05.06.2025 : Des dizaines d’artistes boycottent le festival de musique électronique Sónar de Barcelone en soutien aux Palestiniens    04.06.2025 : Nicole Croisille s’est éteinte à 88 ans    05.06.2025 : Le prix de littérature du musée Guimet a été décerné à l’écrivain sri-lankais Shehan Karunatilaka    05.06.2025 : Des dizaines d’artistes boycottent le festival de musique électronique Sónar de Barcelone en soutien aux Palestiniens    04.06.2025 : Nicole Croisille s’est éteinte à 88 ans    05.06.2025 : Le prix de littérature du musée Guimet a été décerné à l’écrivain sri-lankais Shehan Karunatilaka    05.06.2025 : Des dizaines d’artistes boycottent le festival de musique électronique Sónar de Barcelone en soutien aux Palestiniens    04.06.2025 : Nicole Croisille s’est éteinte à 88 ans    05.06.2025 : Le prix de littérature du musée Guimet a été décerné à l’écrivain sri-lankais Shehan Karunatilaka    05.06.2025 : Des dizaines d’artistes boycottent le festival de musique électronique Sónar de Barcelone en soutien aux Palestiniens    04.06.2025 : Nicole Croisille s’est éteinte à 88 ans    05.06.2025 : Le prix de littérature du musée Guimet a été décerné à l’écrivain sri-lankais Shehan Karunatilaka    05.06.2025 : Des dizaines d’artistes boycottent le festival de musique électronique Sónar de Barcelone en soutien aux Palestiniens    04.06.2025 : Nicole Croisille s’est éteinte à 88 ans    05.06.2025 : Le prix de littérature du musée Guimet a été décerné à l’écrivain sri-lankais Shehan Karunatilaka    05.06.2025 : Des dizaines d’artistes boycottent le festival de musique électronique Sónar de Barcelone en soutien aux Palestiniens    04.06.2025 : Nicole Croisille s’est éteinte à 88 ans    05.06.2025 : Le prix de littérature du musée Guimet a été décerné à l’écrivain sri-lankais Shehan Karunatilaka    05.06.2025 : Des dizaines d’artistes boycottent le festival de musique électronique Sónar de Barcelone en soutien aux Palestiniens    04.06.2025 : Nicole Croisille s’est éteinte à 88 ans    05.06.2025 : Le prix de littérature du musée Guimet a été décerné à l’écrivain sri-lankais Shehan Karunatilaka    05.06.2025 : Des dizaines d’artistes boycottent le festival de musique électronique Sónar de Barcelone en soutien aux Palestiniens    04.06.2025 : Nicole Croisille s’est éteinte à 88 ans    05.06.2025 : Le prix de littérature du musée Guimet a été décerné à l’écrivain sri-lankais Shehan Karunatilaka    05.06.2025 : Des dizaines d’artistes boycottent le festival de musique électronique Sónar de Barcelone en soutien aux Palestiniens    04.06.2025 : Nicole Croisille s’est éteinte à 88 ans    05.06.2025 : Le prix de littérature du musée Guimet a été décerné à l’écrivain sri-lankais Shehan Karunatilaka    05.06.2025 : Des dizaines d’artistes boycottent le festival de musique électronique Sónar de Barcelone en soutien aux Palestiniens    04.06.2025 : Nicole Croisille s’est éteinte à 88 ans    05.06.2025 : Le prix de littérature du musée Guimet a été décerné à l’écrivain sri-lankais Shehan Karunatilaka    05.06.2025 : Des dizaines d’artistes boycottent le festival de musique électronique Sónar de Barcelone en soutien aux Palestiniens    04.06.2025 : Nicole Croisille s’est éteinte à 88 ans    05.06.2025 : Le prix de littérature du musée Guimet a été décerné à l’écrivain sri-lankais Shehan Karunatilaka    05.06.2025 : Des dizaines d’artistes boycottent le festival de musique électronique Sónar de Barcelone en soutien aux Palestiniens
Actualités
Agenda
Musique
Auteurs et Autrices
Partenaires
Qui sommes-nous?
Contact
Agenda

Yehezkel Raz aux Trois Baudets le 14 juin : l’homme qui fait chuchoter le piano à notre oreille

par Yves Braka
16.06.2025

 

La plupart des compositeurs contemporains ont bénéficié d’une formation classique très complète, conjuguée à l’apprentissage d’un instrument dans des écoles prestigieuses comme Julliard. Devenus concertistes précoces, ils ont pu obtenir des bourses de recherche. Philip Glass, Max Richter, Ludovico Einaudi… tous ont profité de la place accordée à l’Art par leur pays pour faire éclore leur talent. Jusqu’à ce jour, la France jouit d’une politique favorable aux jeunes talents, et nul ne s’en plaindra.

Une vocation tardive

Yehezkel Raz naît en 1980 à Tel Aviv, dans un pays où, pour des raisons évidentes et parce que le libéralisme prévaut, la prise en charge des artistes demeure très modeste.
À l’âge de sept ans, ses enseignants décèlent chez lui un don et suggèrent à ses parents de l’initier au piano ou au violon. Pour des raisons financières, le violon est choisi. Mais la fusion ne s’opère pas, même s’il l’apprend jusqu’à douze ans. Il le remplace alors par la guitare, avec laquelle il s’initie aussi bien au classique qu’à la bossa-nova, et même au hard rock à la guitare électrique.

Ce n’est qu’à seize ans qu’il tombe amoureux du piano et brûle les étapes, apprenant un grand nombre de compositeurs classiques, de Bach à Debussy, avec un appétit féroce. Il se prend de passion pour Chopin, influence qui transparaît dans ses compositions. Son professeur lui façonne un apprentissage totalement adapté à sa personnalité, ce qui lui permet de progresser rapidement.
Son objectif n’est pas de devenir concertiste mais de jouer ses propres compositions. Il obtient donc une licence de composition musicale à la Buchmann-Mehta School of Music de Tel Aviv, où il devint par la suite enseignant, et un master à Jérusalem.

Depuis, Yehezkel Raz s’est fait remarquer comme brillant compositeur de musiques de films, intégrant de la musique électronique où son amour du son s’exprime pleinement. Il est aujourd’hui le second musicien le plus streamé sir Spotify et vient de sortir son troisième album « 9 Moons » sur le web.

Une expérience collective

Les Trois Baudets, au pied de la butte Montmartre, offrent une salle de 200 places assises. Toutes sont occupées lorsque Yehezkel s’installe devant un piano droit, uniquement éclairé par une lampe de table.

Il débute le concert avec « Tint », tiré de l’album « There is no time » sorti en 2021. Ce qui frappe immédiatement, c’est la douceur du lien entre l’artiste et son instrument. Bien que classé dans le courant néoclassique minimaliste, on réalise qu’il s’en écarte par son développement mélodique. La composition, tout autant que l’interprétation, possède un pouvoir apaisant particulièrement agréable en faisant chuchoter son instrument.
Avec « Eleven Hours a Night », tiré de l’album numérique « Odds », on est submergé par des vagues musicales où la virtuosité d’Yehezkel émerveille. Il nous fait découvrir un Chopin du XXIe siècle. La composition, très forte, emplit l’auditoire d’émotion.

Après « Seven » et la magnifique ode à l’amour qu’est « Levana », Yehezkel se lève et nous présente un magnétophone à cassettes qui doit avoir plus de vingt ans, dont il se sert pour ajouter un accompagnement sonore complémentaire. Dans une discussion informelle après le concert, il explique qu’il a remplacé son Mac par cet outil ancestral car celui-ci n’a qu’une fonction, précisément celle qu’il recherche. De plus, il précise qu’il se sent obligé d’informer l’auditoire lorsqu’il fait appel à des ajouts sonores préenregistrés. Il utilise cette technique pour interpréter « Lullula », pièce assez proche des compositions de Max Richter. Le piano, de facture plutôt moyenne, est équipé d’un système numérique permettant d’ajouter une réverbération ajustable par une pédale. Cela permet d’amplifier et de prolonger certaines notes avec une totale maîtrise de l’artiste. Il réutilise cet effet dans d’autres morceaux pour notre plus grand plaisir, notamment dans « Autumn Wind », magnifique promenade sonore qui nous conduit à l’entracte.

La reprise s’ouvre sur la magnifique mélodie de « Ballerina » ainsi que sur la valse, encore chopinesque, de « Prélude 1 ». Tout au long du concert, on peut apprécier les influences classiques, de Debussy à Satie, et la manière dont il les intègre dans sa musique.
« Crescent » constitue un moment magique où il intègre un récitant, enregistré sur son lecteur de cassettes, à sa composition. La fusion entre cette voix au parfait accent anglais et la douceur du jeu pianistique nous fait atteindre un sommet émotionnel.
Le concert se termine avec, en rappel, « White Dream », pièce évocatrice des étendues neigeuses nordiques.


Un grand compositeur

Yehezkel Raz, tout en s’inscrivant dans le courant néoclassique, se singularise par un goût pour la mélodie qui rend ses compositions inclassables et hors du temps. Il nous apporte une sérénité exempte de toute violence ou agressivité. Et que cela fait du bien !
Raz déclare : « Ce que je sais, c’est que beaucoup de gens m’ont dit qu’ils trouvaient du réconfort dans ma musique, en particulier dans les albums de piano. Peut-être que cela aide les gens à trouver, je ne sais pas… une certaine tranquillité? Bien sûr, quand je l’ai créé, je ne pensais pas aux définitions ou aux fonctionnalités »

Tous les spectateurs sortent du concert avec un sourire digne d’une expérience méditative réussie. La vocation tardive de l’artiste pour le piano nous le rend d’autant plus attachant.

Photo chapeau: Yves Braka

Photos de l’article: Ascaf Avraham

Vidéos fournies par l’artiste

vinyles disponibles sur:  Yehezkel Raz – Diggers Factory