Voilà, c’est fini. Du 5 au 26 juillet, Avignon a délivré un programme qui a révélé être obsédé par la famille. Pour découvrir nos coups de cœur et nos déceptions, et vous faire votre avis, voici les lieux et les dates des tournées parisiennes et franciliennes.
Nous, chez Cult, on a adoré se goinfrer du copieux Canard sauvage d’un Thomas Ostermeir inspiré. Mais pour voir les stars de la Schaubühne, il faut aller… à la Schaubühne, à Berlin donc, du 12 au 21 septembre
Pour assister à Affaires Familiales, la joute géniale d’Émilie Rousset contre l’injustice de la justice française, où la reine du théâtre documentaire dévoile son jeu d’une façon plus intime que d’habitude, ce sera au Théâtre de la Bastille du 19 septembre au 3 octobre.
Dans La Distance, le directeur du Festival d’Avignon remet sa casquette de metteur en scène pour nous emmener en voyage, quelque part entre la Terre et Mars. Il fait tourner ce qui fait tourner le monde depuis qu’il est monde : l’impossibilité, pour les pères, de laisser leur fille quitter la maison. Ce sera du 1er au 3 octobre au Théâtre 71 (Malakoff).
Le festival d’Avignon invite, pour la troisième fois, une production du Khashabi Theatre, un théâtre palestinien basé à Haifa, en Israël. Alors que nous avions adoré The Museum, Milk nous avait laissé au bord, et ce Yes Daddy fut la bonne surprise de la fin de cette édition. Un huis clos radical, dérangeant et terriblement bien joué qui manipule la vérité aux frontières de l’intime. La tournée ne passe pas par Paris. Pour assister au plus grand coup de théâtre de ce festival, restez dans le sud. Les 6 et 7 novembre à la Biennale des Arts de la Scène en Méditerranée, théâtre des 13 vents à Montpellier. Le 14 novembre au Théâtre d’Albi et les 18 et 19 novembre au Théâtre de la Joliette à Marseille.
Le grandiose Sommet de l’impeccable Christoph Marthaler passe par les plus grands cols parisiens : d’abord la MC93 (festival d’automne) du 3 au 9 octobre, puis aux Gémeaux (festival d’automne) les 10 et 11 décembre.
Pour vous faire votre avis sur la déception Delirious Night de Mette Ingvartsen ce sera du 9 au 11 octobre au Festival Transforme au Théâtre de la Cité Internationale.
Pour entrer dans le flow interculturel de Rinse de la danseuse très référencée Amrita Hepi, il faudra voyager un peu plus loin, jusqu’a The Place à Londres le 14 octobre.
Si comme nous vous avez été très crédules face aux fantômes chantants de Samuel Achache, là encore, il faudra prendre le train. Les incrédules met face à face des scientifiques qui se mettent à croire, et des croyants qui se mettent à douter. À voir les 18, 20, 22 et 25 septembre 2026 à l’Opera National du Rhin à Strasbourg.
Pour découvrir notre chouchou Némo Flouret et sa magnifique pièce à la radicalité cousue main, il faudra attendre la saison prochaine. Derniers Feux sera programmé à la Villette mais en attendant, entrez dans le rythme du monde d’après au Festival Actoral à Marseille les 26 et 27 septembre.
Pour vous faire votre avis sur Taire de Tamara Al Saadi qui met sur un pied d’égalité un drame social et le mythe d’Antigone, ce sera le 2 décembre 2025 au Théâtre du fil de l’eau de Pantin.
Pour vous perdre dans les mots de Joris Lacoste dans son ritualisé Nexus de l’adoration ce sera du 4 au 7 décembre à la MC93 (festival d’automne).
Pour assister à la mise à mort du père par le roi du théâtre documentaire et le monstre vivant du flamenco contemporain, c’est-à-dire Mohamed El Katib et Israel Galvan, dans Israel et Mohamed ce sera au Théâtre de la Ville (festival d’automne) du 10 au 20 décembre.
Pour entendre les révélations sur l’histoire du théâtre de Milo Rau dans La Lettre, ce sera au Théâtre Silvia Monfort du 28 au 31 janvier 2026.
Pour voir la beauté du geste de Mohamed Toukabri, Every-body-knows-what-tomorrow-brings-and-we-all-know-what-happened-yesterday, qui lors du festival manquait encore de dramaturgie, sera également présenté au Théâtre de la Bastille, dans le cadre du festival fait d’hiver du 17 au 20 février.
Pour voir la version finale de Nôt de Marlene Monteiro Freitas, qui on le rappelle a modifié son spectacle pendant toute la durée de son exploitation, laissant présager un petit bijou de violence lors de la première dans une représentation qui n’avait pas su trouver son rythme, ce sera du 25 au 28 mars à La Villette.
Vous aurez le temps de savoir si comme nous vous trouvez Mami de Mario Banushi trop référencé et misogyne puisqu’il sera à l’Odéon du 9 au 16 avril.
Pour s’enchanter face au pas de deux entre Anne Teresa de Keersmaeker et Solal Mariotte dans Brel, il faudra vous rendre au Théâtre de la Ville du 11 au 20 mai.
Pour aller au cœur des mille collines, entendre le récit intime de Gahugu Gato (Petit Pays) de Dida Nibagwire et Frédéric Fisbach, d’après le livre éponyme de Gaël Faye, rendez-vous du 18 au 20 mai au MIXT à Nantes.
Il n’y a aucune date de tournée pour l’instant pour Le soulier de Satin de la Comédie Française qui a tenu debout jusqu’à l’aube 98% du public de la Cour d’honneur chaque nuit. Aucune non plus pour Le procès Pelicot de Milo Rau qui a transformé le fait en tragédie antique, comme il sait merveilleusement le faire.
Retrouvez tous nos articles sur le 79e Festival d’Avignon dans le dossier de la rédaction.
Visuel : ©Christophe Raynaud de Lage