Alors que Paris est sur le point d’atteindre les objectifs mondiaux pour mettre fin à l’épidémie, ailleurs, ça tangue fort. L’épidémie de VIH frappe les plus jeunes de façon exponentielle. Selon une étude de Santé publique France, publiée ce mardi 25 novembre, « entre 2014 et 2023, le nombre de découvertes de séropositivité VIH chez les jeunes (de 15 à 24 ans) a augmenté de 41 %, alors que chez les adultes (il) a diminué de 15 % ». « Cette augmentation concerne surtout les DROM (Département et région d’outre-mer) et la métropole hors Île-de-France ». Le reste de l’étude est glaçante car elle pointe la corrélation entre précarité et maladie : « en particulier chez des jeunes nés en Afrique subsaharienne récemment arrivés en France puisque leur proportion a augmenté parmi les jeunes ayant découvert leur séropositivité ». Le manque de soin envers les plus fragiles a des conséquences de santé publique. À partir de là, rappeler qu’en France se tester est gratuit et sans rendez-vous, que le traitement par PrEP (Prophylaxie Pré-Exposition ou Pre-Exposure Prophylaxis en anglais) est une stratégie de prévention efficace mais qu’elle encore peu activée : seuls 8 % des plus jeunes HSH (hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes) y recourent. Dans ce marasme, les états se désengagent et les leviers possibles relèvent de la pression publique. Pour preuve, aux USA, l’an passé, l’administration Trump avait proposé de stopper le programme américain Pepfar, qui finance de nombreuses actions de lutte contre le sida dans le monde. Heureusement, le congrès a partiellement bloqué. Pis, le Fonds mondial, qui sauve des millions de vies chaque année face au VIH, dont la reconstitution il a deux semaines a vacillé au moment même où la lutte aurait dû changer d’échelle, plombée par le retrait des États-Unis et de la France, pourtant piliers historiques de ce combat. Dans les associations, on ne parle plus d’hypothèse mais de conséquences : programmes gelés, traitements menacés, prévention sacrifiée — et la certitude glaçante que l’épidémie, elle, ne se retirera pas. Du point de vue culturel, il n’y a plus d’œuvre neuve qui parle du VIH ou du sida, au théâtre, la reprise, quatre ans après sa création, des Idoles de Christophe Honoré au Théâtre de la Porte Saint Martin a permis d’alerter une nouvelle génération de spectateurices sur les effets de cette maladie. Il y une dizaine de jours, Battant·es réunissait au Théâtre de la Concorde des artistes et les membres de l’association Vers Paris sans sida pour tirer la sonnette d’alarme sur la reprise de l’épidémie et remobiliser les troupes. Dans quelques jours, vous pourrez également soutenir les actions de prévention et d’aide aux malades de Solidarité Sida en prenant vos places pour Solidays, la billetterie ouvre le 13 décembre, notez-le !
Aimez-vous, testez-vous, protégez-vous et soutenez les actions de l’association Vers Paris sans sida en faveur de la lutte contre le sida, faites un don.