Victor Quesada-Perez : « La laïcité fait battre le cœur de la devise ‘Liberté, égalité, fraternité’ »

par Yaël Hirsch
09.12.2025

A Colombes, ce mardi 9 décembre 2025, jour des 120 ans de la loi de 1905, à 19 heures, Victor Quezada Perez et sa Cie Umbral donnent pour tous publics à partie de leur nouvelle pièce : Liberté, égalité, laïcité. Un théâtre ambulant de mots qui a vocation à voyager, notamment dans les écoles.

Comment cette nouvelle pièce s’inscrit-elle dans la suite de votre travail sur la République et sur les mots ?

Liberté, égalité, laïcité s’inscrit dans la suite de notre travail sur les valeurs républicaines et qui faisait raconter l’histoire de la République, par des enfants. La laïcité est une des thématiques le plus importantes mais aussi les plus complexes. Elle est inscrite dans l’âme de la République française, et il faut réussir à comprendre ce qu’elle signifie.
Elle est plus facile à expliquer, dès qu’on la connaît et qu’on l’aborde de façon décalée. Dans la pièce, nous montrons comment elle est entrée dans les mœurs, coutumes et traditions, et c’est ce qui fait battre le cœur de la devise « Liberté, égalité, fraternité» .

Comment abordez-vous ce thème de Liberté, égalité, laïcité ?

Nous sommes deux sur scène avec Esther Ebbo, avec je travaille depuis longtemps. C’est une comédie : nous incarnons comédiens parents qui discutent en regardant CNews, affligés de ce qu’ils entendent dès qu’il est question de laïcité. Le tonnerre retentit dès qu’il y a un mot compliqué et il nous renvoie en arrière jusqu’au 18ème siècle, à chaque fois qu’un mot pose problème, on passe jusqu’au 19ᵉ siècle. Des grandes figures de l’Histoire de France incarnent ce thème de Rousseau à Missiak Manouchian, en passant Olympe de Gouges, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Et puis effectivement il y a la loi de 1905 avec Aristide Briand et aussi Jaurès.

Comment avez-vous pensé l’interaction avec les enfants avant et après la pièce ?

Après le spectacle nous prévoyons quasiment toujours un bord de scène pour comprendre ce qu’ils en ont tiré. Pour le précédent spectacle, sur les 120 enfants que nous avons vus, 2 ou 3 enfants ont été résistants, certains même avec des propos racistes que nous avons dû signaler. Nous avons aussi préparé des fiches pour les enfants et proposons des ateliers pratiques à faire en classe pour savoir s’ils ont bien retenu ce qu’ils ont vu. Les enseignant.e.s sont très volontaires parce qu’en général, ils et elles sont impliqué.e.s dans ces questions de société. En plus, c’est un sujet difficile à aborder de leur position. Avoir un pilier extérieur les aide à faire comprendre les choses dans la classe. Nous sommes des facilitateurs de dialogue entre le professeur et les collégiens.

Qu’attendez-vous du spectacle de ce soir avec tous les publics ?

Franchement, je n’attends riens des adultes et je pense que le débat risque d’être vaseux et de ne pas parler du fond des choses. Mais il faut aussi discuter avec les adultes et transmettre que la laïcité est ancrée dans notre République et qu’elle est d’abord un symbole de paix plutôt que de division.

Allez-vous aussi jouer cette pièce au Théâtre ?

C’est notre deuxième représentation ce soir; Nous avons ds propositions, mais surtout 10 dates déjà prévues dans des collèges pour les théâtres, nous allons attendre de voir comment se passent les premières représentations et le retour des enfants, pour savoir si nous réussissons à les toucher.

Le 9 décembre à 19h à la Mairie de Colombes, entrée libre. En tournée ensuite.

visuel (c) DR

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