Alors que la version 2024 du Comte de Monte-Cristo dépasse les 8 millions de spectateurices et que Jean Dujardin parade sur le petit écran travesti avec le masque de Zorro (mais on a bien reconnu OSS !), les vengeurs masqués (ou pas) sont de retour et heureusement moins machos dans les autres secteurs de la culture. En effet, quand la guerre et la violence nous déchirent, face à l’injustice, comment réagir ?
La scène apporte quelques réponses. Le théâtre, pour commencer, avec sa fameuse catharsis propose une revanche sur l’insupportable. Dans Léviathan, Lorraine de Sagazan et Guillaume Poix mettent la justice sur le banc des accusé.e.s. Tous les deux attaquent le procédé arbitraire de comparution immédiate. Et pour se défendre, les comédien.n.es avancent masqué.e.s. C’est de la pantomime version performative. Dans Hécube, pas Hécube, Tiago Rodrigues pose un palimpseste sur l’histoire antique, une histoire de femme qui se venge. Dans Lacrima, Caroline Guiela Nguyen multiplie les injustices qui nécessitent vengeance. La parole des femmes interdite, le capitalisme qui exploite les petites mains de Mumbai, jusqu’à en rendre leur propriétaire aveugle.
Alors qu’au cinéma, en justicière pour le genre canin, Laetitia Dosch avance à visage découvert dans Le procès du chien, l’univers des séries n’est pas en reste. L’un des plus gros succès de Netflix cet été,The Glory, nous place face à des tortures insupportables qui légitiment toutes les formes de réparation. Et à défaut de réparation, il reste, comme dans La Voix du lac, la possibilité de raconter l’histoire des injustices, avec panache et dans l’espoir immémorial que la prise de conscience fasse changer les choses.
Et devinez quoi ? À voir comment, doucement, mais sûrement, les esprits changent, il fait plutôt bon jouer les fantômettes en tant que journalistes qui relaient ces voix auparavant tues. En attestent les prises de parole de Gisèle Pelicot, qui témoigne sans relâche et sans masque.
Bonne semaine, de justice et de belles actions
Amélie et Yaël
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