Après une magnifique Petite Flûte mise en scène par Julie Depardieu l’an dernier, le Théâtre des Champs-Elysées réitère la magnifique expérience d’un Jeune Public participatif avec le coeur de l’ADN de l’Opéra : Un Élixir d’amour de Donizetti qui joue 9 fois pour les scolaires et 5 fois pour le Grand Public. À voir, en famille, à partir de 6 ans et nombreux·ses.
C’est donc d’après Donizetti que cet opéra titré «Un Élixir d’amour» se donne dans notre langue française jusqu’au 22 juin au Théâtre des Champs-Elysées. Tout a d’ailleurs commencé par la Flûte : par un entraînement. Dimanche 8 juin à 11h00 l’atelier de préparation du public mené par Lucie Larnikol et Ruta Lenciauskaite a eu lieu, avec un livret d’apprentissage des chants téléchargeable en ligne. Cette préparation est renforcée par 25 minutes d’entraînement juste avant l’opéra lui-même, où le public apprend à chanter l’arrivée de Dulcamara ou l’héritage de Nemorino. À la représentation de dimanche matin, certain.e.s brillent, et d’autres sont plus coi.te.s, même si on est encouragé à sortir de sous la couette pour vraiment chanter et bouger. C’est gai, mais peut-être plus difficile et intimidant que pour la Flûte enchantée que chacun.e même très jeune connaît déjà par cœur.
C’est un grand bonheur – y compris pour les enfants un peu impatients – quand la lumière tombe et que les ouvriers de la fabrique de sirop de l’opéra font irruption comme des trublions dans la salle. Simon Proust, autant acteur que chef d’orchestre par moment embraye joyeusement avec les musiciens des Frivolités parisiennes qui se sont installés sous l’œil gourmand du public. Et quand le rideau se lève, le décor de la fabrique de sirop pensé par Manuel Renga et Aurelio Colombo est tout simplement féérique : un brin rétro, avec des rouages à la Eiffel et même un tapis roulant. Même les plus petits (et aussi les plus vieux) entrent dans la logique de la taquine Adina (Emma Fekete ce jour-là, en alternance avec Norma Nahoum) et du modeste Nemorino (Abel Zamora et Blaise Rantoanina en alternance) pour suivre la manière dont elle joue avec l’amour. Évidemment, la truculence de Dulcamara (OLeg Volkov) est respectée et les voix sont absolument pures et magnifiques. On est suspendu à un fil pour le fameux «Une larme furtive», classiquement collés aux lèvres de chanteurs qui nous évoquent leurs sentiments de face et à pleine voix.
Un véritable baptême d’opéra, accessible à toutes et tous en moins de 2 heures, entraînement compris, et qui s’accompagne même d’un livret de jeux et de données pensé pour tous les publics.
Coproduction AsLiCo | Teatro Sociale di Como | Opera Domani | Théâtre des Champs-Elysées | Opéra de Rouen Normandie | Opéra National de Bordeaux | Opéra de Reims
Réservez le 22 juin à 11h ou à 15h.
Tarifs : 20 et 10 euros
Visuel (c) Vincent Pontet