«Toxic» de Saulė Bliuvaitė, un portrait acéré de la jeunesse lituanienne ouvre CinéBaltique

par Yaël Hirsch
04.02.2025

Ce jeudi 6 février, en partenariat avec le Festival Regards Satellites, le film d’ouverture de la première édition du Festival CinéBaltique – qui a lieu du 6 au 9 février à l’Arlequin- sera rien de moins que le film qui a remporté le Léopard d’or à Locarno l’an dernier. Avec Toxic, la lituanienne Saulė Bliuvaitė dresse un portrait morne et criant de ce que traversent les jeunes filles de son pays…

Génération désenchantée

Toxic suit le quotidien de Maria (Vesta Matulytė), 13 ans, qui va vivre chez sa grand-mère dans une ville industrielle impersonnelle. Autour d’un jean volé, elle encontre de manière violente et marquante avec une autre jeune-fille, Kristina (Ieva Rupeikaitė), qui apporte un nouveau souffle dans sa vie. C’est une manière pour elle de s’intégrer aux jeunes de la ville mais aussi de rencontrer une autre âme tourmentée. Le rêve de Kristina est de devenir mannequin et pour ce faire elle suit un étrange cours, très payant et très propice à susciter de l’anorexie. Pour Maria, c’est aussi l’occasion d’être moquée pour son pied bot et son maillot de bain…

Lumière sur la mélancolie

Avec un ciel bas et une lumière grise, avec un naturalisme qui ne force pas l’humilité, Saulė Bliuvaitė suit ses personnages avec une caméra à la fois proche et distante. Tout en faisant un reportage sur l’ennui de la jeunesse en rendant sa caméra parfois très insistante, elle garde toujours leur mystère et sublime ses comédiennes en leur conservant un mystère presque sauvage. Le rythme du film est très bien mené : il nous tient en haleine malgré son principe qui repose principalement sur l’attente et l’observation. Un film noir, fort et à temps glaçant, qui nous immerge dans l’univers de ces adolescentes lituaniennes en mal d’attention.

Toxic (Akiplėša), de Saulė Bliuvaitė, avec Vesta Matulyte, Ieva Rupeikaite, Egle Gabrenaite, Giedrius Savickas, Vilma Raubaite, Lituanie, 2024, 99 minutes.

visuel (c) Bendita Film Sales / Akis Bado

Pour retrouver notre interview du directeur de CinéBaltique, Thibault Bracq c’est ici
Et notre Discult avec le directeur du festival Regards Satellites, Laurent Callonnec, c’est là

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