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The Brutalist : un édifice cinématographique hors normes

par David Hanau
17.02.2025

Avec The Brutalist, Brady Corbet livre une fresque magistrale où se croisent la quête de création, l’exil et l’implacable machine du rêve américain. Porté par un Adrien Brody habité, le film suit l’errance et l’ascension d’un architecte immigré dont les idéaux se heurtent à la brutalité du monde qui l’accueille. Un récit épique de 3h35 qui plonge au cœur de l’illusion américaine et du prix à payer pour exister.

L’Amérique, terre promise ou terrain miné ?

Les promesses de l’Amérique n’ont jamais été aussi séduisantes qu’après la Seconde Guerre mondiale. Terre de renouveau, d’innovation, de reconstruction, le pays attirait ceux qui voulaient tout recommencer. Mais derrière la carte postale du rêve américain, il y avait une autre réalité, celle d’un monde de privilèges où l’intégration des nouveaux venus se heurtait à une barrière invisible : celle du pouvoir et de l’argent.

C’est cette dualité que The Brutalist explore avec une ambition rare. À travers l’odyssée de László Tóth, un architecte hongrois rescapé de la guerre, Brady Corbet signe un film d’une ampleur vertigineuse, où l’architecture devient la métaphore d’une existence en perpétuelle construction, rongée par les compromis et les désillusions. Entre fresque historique et drame intime, le film interroge la place de l’artiste dans une société qui le façonne autant qu’elle l’aliène. Et au centre de cette épopée, un Adrien Brody magistral, qui livre une performance mémorable, à la hauteur de l’immensité du sujet.

Une expérience de cinéma hors normes

Regarder The Brutalist, c’est accepter de plonger dans une œuvre qui prend son temps. Avec ses 3h35, entrecoupées d’un entracte, le film s’inscrit dans la lignée des grandes fresques épiques d’antan. Une telle durée, aujourd’hui rare en salle, impose un rapport particulier au spectateur : on ne consomme pas The Brutalist, on s’y abandonne. Brady Corbet assume ce parti pris et découpe son film en plusieurs segments distincts – un prologue, deux parties et un épilogue – qui confèrent à l’histoire une ampleur presque littéraire.

Tourné en 35 mm VistaVision, un format large rare, le film affiche une image d’une précision et d’une profondeur stupéfiantes, rappelant les classiques du cinéma des années 50. Ce choix esthétique participe à l’impression de monumentalité de l’œuvre, renforçant le contraste entre l’intimité du récit et la grandeur de son sujet. La mise en scène oscille entre compositions millimétrées et moments de chaos, comme si le cadre lui-même tentait de contenir la violence d’un monde en perpétuelle reconstruction.

La performance monumentale d’Adrien Brody

Il y a des rôles qui marquent une carrière, des rôles qui engagent le corps et l’âme dans une immersion totale. Celui de László Tóth semble être de ceux-là pour Adrien Brody. Depuis Le Pianiste, il n’avait pas autant porté un film sur ses épaules. Son visage, marqué par les tempêtes de l’Histoire, exprime une tension constante entre espoir et désillusion. Son regard, tantôt exalté par le rêve américain, tantôt brisé par la dureté du monde qu’il découvre, magnétise l’écran.

Dans chaque scène, Brody habite son personnage avec une intensité rare, maîtrisant les silences et les ruptures, laissant transparaître une douleur sourde.

Avec son accent hongrois et sa posture des architectes d’époque, il donne à László une complexité fascinante : un homme porté par l’utopie d’un renouveau, mais broyé par les compromis imposés par le pouvoir et l’argent.

Un film d’une ampleur rare

Avec ses 3h35, The Brutalist ne se contente pas de raconter une histoire, il immerge. C’est un film qui ne laisse pas indemne, qui exige une implication totale du spectateur. Un film qui, comme son architecture, est conçu pour durer et hanter longtemps les esprits.

Brady Corbet signe ici une œuvre puissante et magnétique, une méditation sur la création, l’identité et le prix à payer pour exister dans un monde où la brutalité est aussi une architecture sociale.