Après 6 ans à la tête des Subsistances à Lyon, Stéphane Malfettes prendra la tête de La Bâtie – festival de Genève à partir d’octobre 2025, au moment de sa 50ᵉ édition.
Aux Subsistances, Stéphane Malfettes a su affirmer un goût parfois ambitieux, mais toujours très sûr, notamment en art de la performance, en danse contemporaine ou encore en cirque. Lui et son équipe ont ainsi accompagné des artistes comme Inbal Ben Haim, créateur du spectacle Pli (2021) et qui tourne toujours aujourd’hui à l’échelle nationale comme internationale, ou Julian Vogel et son spectacle Ceramic Circus, créé en 2024 et qui lui aussi est programmé dans de nombreux théâtres tels que la Comédie de Genève ou le théâtre de Vidy à Lausanne. L’arrivée de Stéphane Malfettes à la tête de La Bâtie – Festival de Genève, suite au départ à la retraite de Claude Ratzé, nous laisse donc espérer de nouvelles créations tout aussi enthousiasmantes.
« Si j’ai candidaté, c’est parce que c’est un festival qui suscite vraiment mon désir et que je respecte beaucoup. C’est un festival qui a une histoire très longue, dont on va célébrer la 50ème édition l’année prochaine, et j’ai donc vraiment à cœur de m’appuyer sur son identité qui s’est régénérée au fil des décennies. Je veux respecter cela et en même temps apporter des transformations, car la force d’un festival comme La Bâtie c’est de se renouveler en fonction de l’époque, dans sa géographie, ses relations partenariales, ses formats artistiques, ses publics », nous confie Stéphane Malfettes. Il avait déjà su transformer les Subs à Lyon, notamment dans son modèle économique : les recettes propres du festival représentaient 10% du budget à son arrivée en 2019, et en constituent aujourd’hui 30%, surtout grâce aux activités commerciales du bar et de la terrasse, grâce au développement du mécénat qui n’existait pas, mais également par la prise de risque sur la programmation qui a ensuite très bien fonctionné, nous explique le directeur du festival. Ce dynamisme budgétaire, toujours dans le but de réussir à « optimiser au mieux les moyens artistiques », Stéphane Malfettes a l’intention de continuer à le développer au festival La Bâtie.
En ce qui concerne la programmation du festival, bien que le futur directeur ait envie de tout mettre en discussion avec son équipe et ses partenaires, il a quelques grandes impulsions qui lui tiennent à cœur. Il s’imagine par exemple chercher à ouvrir le festival à des formes de cirque contemporain jusqu’ici moins explorées et qui pourtant tendent à se développer ces dernières années, et il envisage également un renouvellement du « lieu central » du festival, qui chaque année s’invente dans la ville pour réunir les publics du festival, mais qui a jusqu’à présent surtout été un lieu nocturne. Stéphane Malfettes réfléchit donc au développement d’un lieu plus diurne – sans non plus abandonner les soirées genevoises, nous assure-t-il en riant.
« Je m’inscris dans la dynamique du festival qui est vraiment un grand rendez-vous de rentrée, et qui présente une vitrine de la scène suisse romande où au sein de plusieurs générations d’artistes il y a des choses passionnantes qui s’inventent – c’est pour cela d’ailleurs que j’ai beaucoup invité d’artistes suisses aux Subs. Et ce que j’aime beaucoup chez les artistes suisses, c’est qu’ils prennent la création artistique très au sérieux sans eux-mêmes se prendre trop au sérieux. »
« Dans un festival, l’orchestration d’ensemble donne une saveur différente à chaque ingrédient et à chaque spectacle » explique Stéphane Malfettes, et pour cela le futur directeur de La Bâtie pense déjà la construction des prochaines éditions du festival comme un événement global, de dialogue entre les arts, les artistes, les équipes, les différents partenaires et les différents lieux. Et nous avons hâte de voir ce que cela va donner.
En attendant, retrouvez la 49ème édition de La Bâtie – Festival de Genève du 28 août au 14 septembre 2025
Visuel : © Didier Olivre