Gustav Mahler avec l’Orchestre national de Cannes, Benjamin Levy et le Baryton Stéphane Degout

Parlez-vous allemand ? Comment avez-vous découvert le répertoire du Lied et quels poètes avez-vous aimé découvrir grâce aux Lieder ?

Dès mon entrée au conservatoire mes professeurs, en particulier Ruben Lifschitz, m’ont amené à ce répertoire très formateur. Je parle assez la langue pour la chanter correctement mais les subtilités de sens et de style m’échapperont malheureusement toujours si je n’ai pas l’aide d’un spécialiste. Heine, Mörike, Eischendorf, sont des poètes de langue allemande qui m’ont séduit.

Sur scène, quel type d’énergie le chant des Lieder exige-t-il et quelle complicité cela demande-t-il avec le ou les instruments qui vous accompagnent ?

Il ne s’agit pas d’une énergie particulière, le sens des mots, leur couleur, la musique, guident le chant, mais aussi l’exécution de la musique ; tout doit être à l’unisson. Il arrive souvent que le chef d’orchestre ou moi-même lisions les textes et leurs traductions à l’orchestre, c’est important que chacun connaisse le sens et la profondeur des mots, peut-être en particulier des jeunes instrumentistes. Je n’ai jamais travaillé avec Benjamin mais nous nous connaissons de longue date et j’ai une entière confiance en son goût pour ce répertoire et ses facultés à transmettre à l’orchestre. Ils se connaissent bien !

Quel est votre rapport à Gustav Mahler ? Vous avez enregistré Das Lied von der Erde ; par rapport à cette œuvre monumentale, que pouvez-vous dire au public qui découvrira Les Chants d’un compagnon errant (Lieder eines fahrenden Gesellen) et Des Knaben Wunderhorn ?

Mahler est spécial ; la profonde mélancolie qui se dégage de sa musique, même dans des Lieder plus légers, voire drôles, a toujours un écho profond en moi et me reste plusieurs jours après le concert, c’est toujours un voyage particulier. Les cycles plus courts n’en sont pas moins puissants, les poèmes parfois écrits par Mahler lui-même, les thèmes qui ont souvent un écho avec la vie personnelle de Mahler, leur donnent un fort impact sur les musiciens et les auditeurs.

Dans la même veine que le Lied, vous nous avez fait découvrir, l’an dernier, un Schubert plus lyrique à l’Opéra-Comique : est-ce un univers très différent de celui de Mahler que vous allez présenter aux Cannois ?

Oui évidemment, quelques décennies séparent ces deux compositeurs mais on peut retrouver chez Mahler une clarté et une écriture aussi ciselée que celle de Schubert, une grande simplicité, paradoxalement plus difficile à obtenir, qui touche plus directement l’âme.

Un concert avec les étudiants-musiciens de l’IESM
Le soutien à la jeune génération et la découverte du métier de musicien d’orchestre sont des axes forts de la politique d’action culturelle de l’Orchestre national de Cannes. Depuis plusieurs saison, il entretien un partenariat étroit avec l’Institut d’enseignement supérieur de la musique d’Aix-Marseille, proposant chaque année aux étudiants-musiciens de se produire sur scène aux côtés des musiciens professionnels de l’Orchestre à l’occasion d’un Concert au Palais. Cette année, ce sont plus d’une trentaine de grands étudiants qui rejoindront les rangs de l’Orchestre, soit près d’une centaine de musiciens sur scène qui feront raisonner les œuvres de Mahler !

CONCERT GUSTAV MAHLER
Orchestre national de Cannes
Benjamin Levy, direction
Stéphane Degout, baryton
Étudiants-musiciens de l’IESM

Samedi 22 mars 20h
Théâtre Debussy – Palais des Festivals – Cannes

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