Des effluves de grains fraîchement moulus, le bruissement des machines à espresso, et une foule en ébullition : pas de doute, le Paris Café Festival est de retour ! Du 12 au 14 avril, le Carreau du Temple a accueilli la sixième édition de ce rendez-vous incontournable pour tous les passionnés de café.
Cette année, le festival s’est enrichi d’une nouveauté : La Symphonie du Café, une scène immersive mêlant musique, design, transmission et dégustation. Le public y découvre une autre manière de penser le café : comme un art à part entière, une matière vivante qui résonne, inspire et rassemble.
Pourtant, c’est dans le Village des Torréfacteurs que se jouent des rencontres marquantes, celles où l’on prend le temps d’écouter une histoire, de humer un grain fraîchement torréfié et de goûter un café dont on se souviendra longtemps… En voici quelques-unes.
C’est dans un ancien entrepôt de bateaux du Cap Ferret que Mel a installé sa brûlerie depuis environ un an. Après dix ans dans la tech à Los Angeles, elle décide de s’installer en France, avec des rêves plein la tête : ouvrir son propre coffee shop, un lieu convivial, chaleureux et dans lequel on découvre du café de spécialité en toute simplicité. C’est alors qu’elle se plonge dans l’univers du café, apprenant et se passionnant pour la torréfaction. Même si le Coffee Shop n’est pas encore ouvert, le café de Mel réchauffe déjà nos coeurs.
Chez MicheCoffee, le grain est choisi avec soin, et chaque détail compte. Le coup de cœur est immédiat pour l’Éthiopie Refisa, un heirloom lavé cultivé à 2156 mètres d’altitude dans la région de West Arsi. En tasse : abricot, bergamote, fleur d’oranger. Une douceur délicate, florale, idéale pour une grande tasse de filtre.
Les cerises, fermentées à l’ombre, sont ensuite lavées, séchées sur des lits africains. Le producteur, SNAP, est un acteur engagé : construction d’une école, d’un hôpital, d’une route… Le goût ici est indissociable du geste, du territoire et du lien.
Pour sublimer l’ensemble et faire la part belle aux artistes, Mel collabore avec des illustrateurs pour concevoir de superbes emballages, qui racontent eux aussi une part d’histoire.
À Paris, la Brûlerie des Gobelins cultive une autre approche, tout aussi rigoureuse. Chaque café y est le fruit d’un travail patient, respectueux de l’environnement comme de ceux qui le cultivent. Les engagements sont clairs : bio, équitable, sourcé de manière directe, avec une rémunération juste et une attention particulière à la biodiversité.
Ici, tout évoque un ailleurs lointain, coloré et vivant. Le Panama Baru Black Mountain, par exemple, vous transporte dès la première gorgée. Ses notes sont d’une belle intensité : grenade, fruits tropicaux et ananas. En bouche, une sensation presque confite, fruitée et complexe, qui prolonge l’expérience bien au-delà de la dégustation.
Au détour d’un stand, Cristine nous invite à goûter le café de ses parents, qui le cultivent depuis plusieurs générations dans leur ferme, au Salvador.
Chez Terrah, le Pacamara Honey incarne cette histoire. En effet, ce café porte bien son nom : dans la méthode Honey, une partie du mucilage et de la peau sont volontairement laissés sur le grain avant d’être séché. La cerise de café est ensuite lavée et dépulpée. Le mucilage qui entoure le grain du café est alors légèrement collant, rappelant la texture, la couleur et l’odeur du miel. Ce café rare révèle une palette aromatique sucrée d’une grande élégance.
Enfin, un passage s’impose chez Le Partisan, où vous rencontrerez le « pionnier de la co-fermentation », un procédé audacieux qui transforme la tasse en une belle surprise.
Ce que le Paris Café Festival nous rappelle, c’est qu’aucun café ne se résume à sa tasse. Chaque origine, chaque fermentation et chaque torréfaction raconte une trajectoire. Derrière les arômes, il y a des visages, des engagements, des gestes précis et souvent invisibles. Et c’est sans doute là, dans cette convergence de l’intime et du collectif, que le café devient véritablement une culture.
© Visuel : Image principale, dossier de presse
Autres photographies : © Angélina Zarader