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Roxane Stojanov : “C’est ma philosophie de ne jamais tricher”

par La redaction
20.05.2025

Un ballet purement français, « Sylvia » fut créé par Louis Mérante sur la musique de Léo Delibes, en 1876, sur la scène toute neuve de l’Opéra Garnier. Dans sa version, Manuel Legris, Etoile emblématique de Noureev, rend un hommage à l’école française. C’est un retour aux sources et à l’Opéra où il découvre une toute nouvelle génération. À Roxane Stojanov, Étoile fraichement nommée, le chorégraphe confie deux rôles.

par Maria Sidelnikova

Vous interprétez d’abord Diane, déesse de la chasse, et puis Sylvia, la chasseresse, nymphe de Diane. Quels défis ce changement représente-t-il artistiquement et techniquement ? D’ailleurs, c’était votre initiative ou le choix de la direction ?

C’est le choix de Manuel Legris. En décembre, on a commencé à apprendre le rôle de Sylvia, et il m’a dit que je ferai aussi Diane pour la première. Et c’est génial — j’aime bien explorer différentes facettes. Diane, c’est un rôle assez simple techniquement, mais il repose surtout sur l’interprétation, sur la présence scénique. Elle apparaît dans le prologue pour révéler son secret, pour mettre le public dans la confidence. C’est un moment assez bref, mais il faut y faire passer toute son histoire. Elle est censée imposer la chasteté, faire en sorte qu’aucun homme n’entre dans la vie des chasseresses, mais elle enfreint les règles : pour pouvoir contempler sans toucher, Diane a endormi Endymion. Et c’est justement cette histoire qui permet l’union à la fin du ballet entre Sylvia et Aminta, le berger amoureux d’elle. C’est donc un rôle-clé, un rôle de caractère.

Et Sylvia ?

Sylvia, c’est un défi plutôt artistique. Il y a énormément de danse. Toute sa présence, tout ce qu’elle raconte, passe par la chorégraphie. Il ne suffit pas d’être une bonne danseuse — il faut être une vraie interprète, pour transmettre toutes les petites informations et subtilités de l’histoire. L’acte I, ce n’est pratiquement que des variations. Mais il faut toujours garder cet état d’esprit de chasseresse, cette unité avec les autres chasseresses. Dans l’acte II, elle est capturée. Pourtant, elle doit garder son sang-froid. Elle reste une chasseresse, mais sans son arc — elle est mise à nu. C’est là qu’on découvre un autre aspect d’elle, plus espiègle, capable de ruser pour s’en sortir. Et dans l’acte III, enfin, elle laisse émerger son côté humain, et l’amour qui l’a frappée. Il y a donc toute une évolution à raconter. Il y a beaucoup de technique et le vrai défi c’est d’être suffisamment à l’aise dans la danse pour pouvoir tout exprimer. Mais c’est ça, justement, la quête du danseur.

Comment ressentez-vous la chorégraphie de Manuel Legris ?

Dès la première répétition, j’ai senti que ça respirait, c’était une vraie bouffée d’air. Je pouvais danser grand, tout m’a semblé fluide et ça m’a tout de suite parlé. C’est une chorégraphie très organique : notre corps comprend instinctivement le chemin qu’il nous demande de suivre. Et puis, c’est hyper musical, la musique aide énormément. Là, j’ai compris que j’avais affaire à quelqu’un qui avait la même école que moi. Il laisse une place à l’instinct, tout en traçant des lignes directrices très claires. La triche n’est pas possible, mais c’est ma philosophie aussi de ne jamais tricher. Sa manière de transmettre me correspond parfaitement. Et c’est une chance incroyable de danser un ballet classique pareil, avec le chorégraphe encore vivant, parce que pour les ballets classiques c’est rarement le cas.

À la répétition publique, Manuel Legris a dit qu’il raconte la même chose à chaque danseuse et à chaque danseur, et pourtant, les interprétations sont différentes, chaque distribution est singulière.

C’est vrai. On a l’habitude, pour certains rôles, de voir toujours les mêmes types de physique, les mêmes gabarits. Ce rôle-là, c’est plutôt pour les grandes, ou au contraire, celui-ci, c’est pour les petites. Et dans les distributions de Sylvia nous sommes toutes vraiment différentes, pas seulement physiquement, mais aussi dans notre personnalité, et je trouve ça génial. Manuel Legris choisit aussi en fonction de notre manière de bouger, pas uniquement en fonction de notre caractère. Le fait qu’il m’ait confié à la fois Diane et Sylvia montre, je pense, qu’il a vu ma capacité à m’adapter. Et ça, je l’apprécie énormément.

Un autre chorégraphe qui vous appréciait beaucoup, c’était Pierre Lacotte. Et finalement vous avez été nommé Etoile dans son ballet, Paquita.

 

C’est une chance aussi de l’avoir connu. Il m’avait appelé pour me dire que Le Rouge et le Noir passait à la télé, et quelques jours après, il est parti… Je suis très émue d’avoir eu cette dernière conversation. Il avait son caractère. Il venait quand même aussi d’une autre époque, ça se confrontait à l’actuelle compagnie. Mais je comprenais parfaitement ce qu’il attendait de moi. Il me l’avait dit : « Avec vous, il n’y a pas besoin de mots. Il suffit d’un regard, d’un geste, et vous comprenez ce que je veux. » C’était, notre forme d’échange.

À quoi était-il exactement confronté ?

À la période où Pierre Lacotte était danseur, quand il a rencontré Rudolf Noureev, c’était une autre époque, une autre façon de travailler au sein de la compagnie. Et oui, forcément, tout a évolué, car on a perdu beaucoup de chorégraphes qui étaient encore vivants à l’époque et qui transmettaient leur savoir, c’était la source. Aujourd’hui, ce sont des danseurs qui transmettent, et il commence à y avoir un trou. J’ai aussi l’impression que c’était une époque où les personnalités étaient beaucoup plus affirmées. Rien que le contexte historique, au moment où ils vivaient, a forcément eu une influence sur tout. Notre société a changé, donc je trouve qu’on change avec elle, mais ce n’est pas en négatif, il faut simplement s’adapter. 

Quels changements observez-vous ? Comment est la nouvelle génération dont vous faites partie ?

J’ai l’impression que ça a changé un peu après ma génération. Cela fait bientôt 12 ans que je suis dans le ballet. Les choses ont évolué, notamment en ce qui concerne l’écoute et la prise de parole. Les différents directeurs que nous avons eus, nous ont ouvert la porte pour que nous puissions parler, et pas seulement exécuter, parfois en gardant des douleurs à l’intérieur. Aujourd’hui on part du principe que le bien-être fait partie intégrante de notre métier. Si on n’est pas heureux, il n’est plus possible de bien faire notre travail.

Vous avez l’air très heureuse

Oui, je n’ai rien à dire! Je ne me suis jamais trop posée de questions. Je me suis beaucoup laissée guider, parce que pour moi, il y a toujours une raison à ce qu’on me demande. J’ai voulu m’enrichir de tout ce qui se présentait. Je n’ai jamais vraiment de raisons de me plaindre, sauf quand je ne danse pas beaucoup, je suis alors vraiment triste, je ne me sens pas complète.

William Forsythe a joué également un rôle très important dans votre carrière. Il vous a choisie pour la création de Rearray à l’ouverture de la saison, c’était un signe assez prometteur.

Au début, nous étions deux danseuses (Ludmila Pagliero s’est blessée– M.S.), mais une fois qu’il a décidé que je ferais tous les spectacles, qu’il ne voulait pas d’autre remplaçante, il m’a dit : « J’ai envie qu’on te voit comme moi je te vois ». Quand on nous accorde une confiance pareille, сela nous pousse à donner encore plus. Je ressens la même chose avec Manuel Legris. En plus, c’était une création, donc il a travaillé avec ce que j’étais. Alors que moi-même j’avais un peu de jugement : « Est-ce que c’est bien ? Est-ce que c’est intéressant ma façon de bouger ? » Je me disais qu’une autre danseuse l’aurait probablement fait d’une manière complètement différente.

L’ombre de Sylvie Guillem, pour laquelle William Forsythe a initialement créé Rearray, était-elle bien présente ?

Oui, forcément, mais il y a beaucoup de choses qui ont changé. Il y a deux ou trois grands passages qui sont restés les mêmes, mais j’ai dansé ces parties sur pointes, et pour le reste, ça a évolué, car il fallait aussi s’adapter aux garçons. Il prenait en compte nos spécificités. J’ai vite compris que ce n’était pas quelque chose de physique à reproduire, car elle a son corps et j’ai le mien. C’était plutôt une question de rythme et d’âme qu’on mettait dans la chorégraphie de Forsythe. Et le fait qu’il ait retiré la musique la veille de la première, c’était impressionnant. Il a dit : « Vous êtes plus forts que la musique. » Forsythe m’a aidée à me révéler. C’était la première fois sur scène où je ne jouais pas de rôle ou n’essayais pas de ressembler à quelqu’un. Cela m’a permis de me découvrir. Quand on m’a donné cette confiance, j’ai trouvé la mienne, alors que normalement, il faut d’abord réussir à donner envie d’avoir confiance en soi. Et quand j’ai été nommée, j’ai reçu un mail, et il était hyper heureux. 

Lors de la soirée de nomination, vous étiez avec Thomas Docquir – une première danseuse et un premier danseur sur scène, dans des rôles principaux. Qu’avez-vous ressenti à ce moment-là ? Vous auriez pu être nommés tous les deux.

Oui, j’avoue avoir pensé que c’était pour nous deux, parce que j’ai rarement vu cette configuration. J’ai assisté à beaucoup de nominations quand j’étais dans le corps de ballet et toujours un des deux était étoile et pas l’autre. La seule fois où s’est arrivé, c’était Laura Hecquet avec Audric Bezard. Mais il me semble qu’on avait prévenue Audric qu’il y aurait une nomination, ça serait pour elle. Récemment, c’était Hanna O’Neill avec Marc Moreau, ils ont été nommés tous les deux. Je me suis dit, comme ça a l’air d’être la signature de José Martinez, peut-être qu’il va nous faire la même chose. Mais il surprend encore. 

 

C’était très dur à réaliser. C’est toujours impressionnant d’être si près. Je retournais quand même voir mon partenaire, qui était hyper gentleman et très heureux pour moi. Je l’ai énormément remercié, il m’a beaucoup soutenue. C’est quand même aussi grâce à lui, dans le spectacle on est deux

Qu’est-ce qui a changé depuis que vous êtes devenue Étoile ?

 

Dans les répétitions je me sentais libre de proposer, d’être vraiment moi sans me demander si ça va plaire. Quelque part je me dis que, maintenant que j’y suis, ça veut vraiment dire que l’on aime ce que je fais, donc j’y vais à fond, c’est mon chemin. C’est comme si on m’avait donné le feu vert. 

 

Et qu’est-ce qui est en route pour la saison prochaine ?

 

Ce n’est pas encore officiel. Il y a pas mal de chorégraphes qui ont besoin de venir voir, de choisir.

Y a-t-il un chorégraphe, un ballet qui vous intéresse particulièrement ? 

 

En décembre, par exemple, il y aura David Dawson qui n’est jamais venu à l’Opéra de Paris. Tout le monde dit que c’est une forme très intéressante, ça a l’air de ressembler aussi à ma façon de bouger. Ça serait intéressant de travailler avec lui. Il y a de magnifiques grands ballets – la Bayadère, Roméo et Juliette, Notre Dame de Paris, La Dame aux camélias. C’est le premier ballet sur lequel j’étais quand je suis entrée dans la compagnie en 2013, quand il a été repris en 2018 j’ai fait Prudence. Au début je ne me voyais pas faire Marguerite. Je ne sais pas toujours si je suis prête, mais j’adore les rôles dramatiques où la danse parle. J’adorerais aussi danser tous les ballets de Noureev. Si on me demande j’ai envie de tout faire. 

 

Avez-vous la vision de votre carrière ? Les priorités ? Disons, danser les ballets classiques avant 35 ans, et après plus de néoclassique, de contemporain ?

 

Je pense que je peux aujourd’hui tout danser.  Ma volonté c’est de trouver un moyen de travailler sain et juste, qui me permettra de danser les ballets classiques le plus longtemps possible. Jusqu’à maintenant mon corps m’a beaucoup soutenue et a été très endurant. Donc je n’ai pas envie de mettre de limites. Le contemporain me donne aussi envie. L’expérience de danser l’Appartement de Mats Ek, alors que je préparais Sylvia dans la journée, m’apportait énormément en force, en stabilité, en carrure et je pense que c’est tout à fait complémentaire. 

Quelle Étoile voulez-vous rester dans l’histoire de l’Opéra de Paris ? 

 

Je souhaite être un exemple dans l’envie de travail. Je n’ai pas eu les choses par facilité. Mon travail est la véritable clé. Je n’ai pas triché et j’ai eu ce que je méritais. C’est vraiment ce qui compte, tant qu’on travaille, un jour, ça paye. J’ai envie d’être un exemple pour ça. 

 

Visuel : © James Bort / OnP