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« Rieurs de tous les pays, unissez-vous ! » : Sylvain Maurice met en scène « Le Roi nu » au Théâtre du Peuple

par Amélie Blaustein-Niddam
25.07.2025

Invité pour la première fois au Théâtre du Peuple à Bussang, Sylvain Maurice crée une mise en scène du Roi nu. Interview.

Mettre en scène Le Roi nu aujourd’hui, c’est rappeler que les tyrans ont toujours le même visage. Qu’est-ce qui, dans la pièce de Schwartz, vous semble particulièrement résonner avec notre époque ?

 

Cette question simple appelle une réponse complexe : la pièce écrite en 1934 cible très directement Staline et Hitler. La montée des périls aujourd’hui est-elle la même ? Je ne le crois pas. Pour autant, le monde va très mal et la fable d’Evguéni Schwartz résonne terriblement à travers des thèmes comme l’obsession de la pureté du sang, l’antisémitisme, le nationalisme, la défiance envers la pensée et la science, le déni du réel, la propagande : la guerre est, hier comme aujourd’hui, un spectre effrayant. Mais le thème central de la pièce, en 1934 comme en 2025, c’est le narcissisme des puissants, leur manque d’inhibition, le spectacle permanent qu’ils offrent d’eux-mêmes à travers le culte du chef. C’est précisément à cet endroit qu’Evguéni Schwartz est visionnaire. Il ignorait évidemment tout des réseaux sociaux et de leur détournement à des fins de propagande, mais il avait tout compris de l’hubris des maîtres du monde, et singulièrement de leur a-culturation. Il avait pressenti que l’on pouvait ériger l’ignorance et même l’idiotie comme valeurs cardinales. Le Roi le dit très bien : « Nous, on est bien ! ». Il ne voit pas plus loin.

 

Vous avez imaginé ce spectacle comme une fête collective, avec la participation d’amateur·ices et la présence de musiciens sur scène. Qu’est-ce que ce choix change dans la façon de raconter cette fable politique ?

 

Ce choix ne change rien. Amateur.trices et « pros » sont au service du projet. Nous sommes soudés, bienveillants, solidaires, complices. Je voulais une forme de cabaret, spectaculaire et théâtral, et tout le monde était sur le pont dans cet objectif. Car Le Roi nu est aussi, à travers la ré-écriture par Schwartz du Conte d’Andersen, Les habits neufs de l’Empereur, une pièce sur l’illusion théâtrale : nous voyons ce que le Roi ne voit pas. C’est d’une autre façon ce que se propose Hamlet pour démasquer Claudius : le théâtre dit le réel en démasquant le tyran. La ruse – qui est un outil puissant pour résister – est du côté des opprimés. Le théâtre nous aide à y voir clair. Il nous décille. Nous avons tous travaillé pour porter cet enjeu.

 

Le tyran de Schwartz est à la fois grotesque et terrifiant, il fait rire autant qu’il inquiète. Comment avez-vous travaillé cette ambivalence avec les comédien·nes ?

 

C’est la question ! Schwartz écrit en effet avec la peur de la censure. Mais son grotesque est la une réponse esthétique à une question politique. Il veut, de mon point de vue, davantage susciter le rire – comme un jeu de massacre – que l’effroi. Car au moment où il écrit, la terreur règne : il cherche à libérer le spectateur par le rire. Il est, pour des raisons contextuelles, à l’opposé de Brecht qui dénonce frontalement le fascisme. Son enjeu n’est pas de dénoncer, son enjeu, de mon point de vue, c’est de jouer de l’implicite pour fédérer. J’ai davantage pensé à Guignol et à Chaplin qu’à des références politiques. Bien entendu, nous avons Trump et Poutine dans le viseur, mais ce que nous avons recherché, c’est d’abord une connivence avec le public : le seul message de la pièce, de mon point de vue, c’est la capacité de dire « le tyran est un bouffon ». Mais c’est pour moi un message très puissant ! Le rire – ce rire bienveillant et authentique à l’opposé du rire des cyniques – est le meilleur remède pour se révolter : « rieurs de tous les pays, unissez-vous ! ».

 

Vous parlez d’une “fédération d’ami·es” réunie au cœur de la forêt de Bussang. En quoi le lieu influe-t-il sur votre manière de concevoir le théâtre et cette mise en scène en particulier ?

 

Bussang, c’est un phalanstère, c’est une utopie concrète : on est une cinquantaine de personnes réunies pendant 3 mois et on invente et vit ensemble, quels que soient nos parcours de vie. C’est une sorte de « rêve de théâtre ».

 

Pour un spectacle qui s’adresse aussi aux enfants, comment avez-vous trouvé l’équilibre entre la dimension burlesque, la poésie et la cruauté du propos ?

 

La cruauté, les enfants, ils connaissent. En rire ensemble, toutes générations confondues, c’est un beau projet, non ?

 

Créer dans la conjoncture actuelle est un défi, quel maillage a été nécessaire pour que ce spectacle advienne ?

 

Ma compagnie [Titre Provisoire], conventionnée par la DRAC – Bretagne, et le Théâtre du Peuple sont producteurs associés au projet. C’est une vraie collaboration. Je ne crois pas, pour le théâtre public, à un système alternatif qui viendrait se substituer au soutien de l’Etat et des collectivités territoriales. Toute baisse est une démission. En revanche, oui, on peut faire davantage faire converger les intérêts des lieux et des compagnies, et renforcer nos liens avec les politiques : on décrit parfois les artistes comme arrogants, mais le penser c’est ignorer que nos métiers sont d’abord une vocation, qui exige énormément de sacrifices : il y a quelques élu.e.s, mais beaucoup de pauvreté, et celle-ci ne cesse de s’étendre (et je ne parle même pas de la situation des auteurs ou des plasticiens). Face à la conjoncture actuelle, nous devons plus que jamais être unis. C’est ce que nous avons essayé à travers ce partenariat compagnie et lieu, à Bussang. C’est pourquoi, j’aimerais reprendre le spectacle, sur d’autres territoires avec de nouveaux publics. La question des amateurs se pose d’abord en termes d’appropriation : comprendre le théâtre de l’intérieur est politique.

Le Roi nu est à retrouver au Théâtre du peuple à Bussang du 19 juillet au 30 août 2025 à 15h

Visuel : ©Tazzio Paris