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Sébastien Kheroufi est metteur en scène. Sa magnifique version de Par les villages vient de recevoir le prix du Syndicat de la critique et sera reprise au Festival d’Automne la saison prochaine. Il a choisi de nous parler du mot « représentation » en réponse à la question : « quel est le mot qui symbolise la séquence politique actuelle ? »

Représentation 

Le dictionnaire de l’Académie française désigne le nom féminin « représentation » par « l’Action de faire voir ou de rendre présent à l’esprit ». Selon Les Autres, le nom féminin « représentation » désigne « l’Absence ».  

 

L’absence de faire voir ou de rendre présent à l’esprit l’ensemble de la société française. 

 

L’absence, mère de la violence.  

 

Humiliation d’être nulle part. Ou avec clichés et fantasmes, partout, tout le temps, à la mode, en étendard, par intérêt. Choix cornélien entre l’ignorance et l’instrumentalisation – la pitié ou le mépris – la violence ou la violence.  Loin de la justesse. Loin du précis. Loin du précieux.  

 

Les autres le voient, l’entendent, le sentent, le goûtent, le dégueulent.  

 

L’absence de représentation, sincère et juste, incarne la scission entre celles et ceux qui sont dedans, et Les Autres. Dehors.

 

Celles et ceux dont on parle, que les dedans interrogent, questionnent, mettent dans des cases, sur des tableaux, entre des lignes ; ces femmes et hommes du dehors, ces corps politiques, ces visages de la polémique, de l’interrogation, de la  suspicion, du mystère, de la poésie, de l’énigme.  

 

L’énigme de ne pas comprendre celles et ceux qui manquent, qui ont toujours manqué, et qui maintenant nous  échappent en nous tournant le dos et que nous appelons de toutes nos forces. 

 

Celles et ceux du débat. 

Celles et ceux de la thèse. 

Celles et ceux des programmes. 

Celles et ceux des enjeux. 

Celles et ceux des essais.  

Celles et ceux des articles. 

Celles et ceux de l’énigme. 

Celles et ceux que nous n’arrivons plus (pas) à comprendre.  

 

Mon désespoir m’interroge sur la volonté des dedans d’avoir réellement, un jour, voulu comprendre les dehors. Ma  colère me répond que jamais ils n’ont réellement voulu prendre le temps et le soin de nous voir. Jamais ils n’ont eu l’action de nous faire voir, de nous rendre présents à l’esprit, de nous représenter. 

 

J’écris, je crée, je vis pour les miens, pour celles et ceux en dehors de la bulle, qui ne cherchent même plus à y rentrer. Les miens du rien. Ce rien immense, beau, empli de mystère, d’énigme, de poésie.  

 

L’énigme, c’est ce qui nous reste.  

La poésie, c’est ce qui nous reste.  

Ce qui nous reste. 

 

Francis Ponge l’écrit mieux que moi, rabaisser les puissants m’intéresse moins que de glorifier les humbles. J’écris pour les humbles, le galet, l’ouvrier, la crevette, le tronc d’arbre et tout le monde inanimé, tout ce qui ne parle pas. La haine épuise. 

 

Les artistes sont coupables – victimes ; responsables du sauvetage, secourables. 

 

La représentation artistique, sœur ennemie de la représentation politique. La responsabilité du milieu artistique est immense, infiniment beaucoup plus grande que ce qu’il ne dit. L’Art nous engage. La représentation de la société passe  principalement par les œuvres de notre quotidien. C’est faux et méprisant de dire que l’art ne touche que l’élite. Les  films, partout. Les musiques, partout. Les mots, partout. Tout le temps. Tous les jours. Tout le monde. Seul le médium et les priorités diffèrent en fonction des réalités sociales et économiques. Ce qui nous manque, ce n’est pas l’Art, mais ses outils et son miroir.  

 

Dehors aussi, il y a des artistes, des sensibles, des convictions, des colères, du désespoir, du politique, de la poésie. Se  sentir à l’extérieur, sans jamais pouvoir s’identifier à l’artiste ou au politique nous maintient inexorablement à l’écart, en dehors, sur le seuil. À force de voir la porte fermée, on change de maison. À force de n’être pas entendu, vu, représenté, on se désintéresse. On finit par tourner le regard et ouvrir son cœur à la colère et au désespoir. 

 

Il est là le combat, aujourd’hui, maintenant. Le combat de nos représentations, celui qui se représente seul, sans y avoir été invité ni mis en scène, et qui prend dorénavant toute la place. Le spectacle vivant d’une représentation tragique du réel opposant les désespérés aux énervés.  

 

L’importance de représenter l’ensemble de la société tant d’un point de vue culturel que politique. Le danger de ne pas le faire. 

 

Le danger d’une colère sincère.  

Le danger d’un désespoir légitime.  

Le danger de la non-représentation. 

Le danger est là. 

Le chemin est long. 

Il nous faut retrouver celles et ceux que nous ne connaissons pas encore. 

 

La solution passera forcément par une invitation qui nécessitera du temps et du soin. Inviter implique nécessairement  un effort, celui d’accueillir. Un accueil juste et sincère. Le désir ne suffit pas, une belle volonté non plus. Rattraper des années d’oubli demandera forcément de la sueur et quelques larmes.  

 

Les larmes de nos représentations.