Rachida Dati dévoile « Club Culture », un label pour danser les nuits françaises

Les clubs : ces temples de la nuit qu’on oublie trop souvent

On les aime, mais on les malmène. Depuis des années, les clubs et discothèques en France jonglent avec des défis dignes d’une série à suspense : pandémie, hausse des coûts, pressions administratives, et une relation parfois compliquée avec leurs voisins les plus proches. En chiffres, le constat est alarmant : en 2019, la France comptait environ 1 600 établissements de nuit, mais ce nombre a chuté de 30 % au cours des trois dernières années. La crise sanitaire a forcé près de 300 clubs à fermer définitivement leurs portes.

Pour Rachida Dati, ces lieux sont pourtant bien plus que des espaces festifs, elle a déclaré le vendredi 29 novembre sur la péniche du club électro Le Mazette :  « Ce sont des carrefours culturels, des viviers d’innovation artistique, des refuges pour la jeunesse et la créativité. Ils méritent d’être soutenus et célébrés. » Le label « Club Culture », qui sera officiellement lancé en janvier 2025, entend justement redonner à ces lieux leurs lettres de noblesse.

Un label qui exige et récompense

Les critères pour l’obtenir sont assez basiques.  La programmation doit être éclectique, audacieuse, ouverte aux talents émergents, dans l’ambiance, la sécurité est de mise. Les démarches écologiques sont prises en compte et la dimension sociale au-delà de l’aspect récréatif est mise en avant. Un comité national de 12 membres, mélange de faiseurs et faiseuses de nuit, de spécialistes de la culture et de représentants locaux, se chargera de décider qui mérite le précieux sésame. Le premier tour d’attribution se fera dès le second semestre 2024, avec un objectif ambitieux : labelliser au moins 100 établissements d’ici à 2025.

Money, money, money

Le label ne se limite pas à une jolie plaque à accrocher sur la porte. Il s’accompagne de vrais avantages : aides financières, boost de visibilité via des campagnes nationales, et un coup de main administratif pour simplifier la vie des gérants. En chiffres, cela pourrait représenter un soutien financier de 2 à 5 millions d’euros par an, dédié à l’amélioration des infrastructures et au développement de programmations artistiques innovantes. En gros, c’est une main tendue pour une industrie qui en avait bien besoin. Et pas seulement pour survivre : l’idée, c’est de la faire briller, et pas qu’un peu.  Et l’enjeu économique est colossal : lors d’un colloque à la Gaité Lyrique, le 13 septembre 2022,  Night Studies  affirme que la vie nocturne en France représente près de 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel, avec un impact direct sur les secteurs du tourisme, de la restauration et des transports.

Évidemment, les doutes sont légitimes. Face à un État réactionnaire en matière de culture, d’écologie et de social.  À l’heure où les institutions  culturelles sont soumises à des restrictions budgétaires qui les étouffent, il reste à voir quels types de clubs seront soutenus.