Alors que l’Orchestre national d’Île-de-France célèbre ses 50 ans, avec des concerts placés sous le signe de de la « grandeur », de « l’élégance » et des « nouveaux mondes », son chef, Case Scaglione revient sur la vocation d’une formation de 95 musiciens qui rayonnent dans 5 départements.
C’est avec Ainārs Rubiķis à la baguette et une création de Joel Järventausta, le Concerto pour 2 pianos de Francis Poulenc avec le duo Geister et la 4e symphonie de Bruckner, que l’Orchestre national d’Île-de-France commence la célébration de ses 50 ans le 12 janvier à l’Opéra de Massy et le 15 janvier à la Philharmonie.
Puis, le 23 janvier, le Directeur musical et chef principal de l’Orchestre national d’Île-de-France depuis 2019, Case Scaglione dirigera la Symphonie du Nouveau monde de Dvorak et aussi le Concerto pour violon de Brahms, avec la soliste Anne-Estelle Médouze, à la Philharmonie de Paris. Le maestro a répondu à nos questions pour nous permettre de mieux connaître son orchestre à l’occasion de son jubilé.
Nous nous sentons chez nous partout car nous sommes avant tout un orchestre dédié à cette région. Dans notre esprit, nous jouons pour nos amis et voisins, que nous soyons à Paris ou à Lieusaint. Pour nous, cela ne semble pas être une polyvalence extraordinaire, c’est notre identité même inscrite dans notre ADN. Nous sommes chez nous partout.
Les défis et les joies de la programmation restent les mêmes, peu importe pour qui nous jouons. Il y a des trésors de grande musique qui s’étendent sur ces quatre siècles, mais être grande ne signifie pas nécessairement qu’elle s’harmonise bien. Il y a peut-être la plus grande tradition culinaire au monde dans la région qui nous entoure, et la musique est très semblable à la nourriture. L’ordre dans lequel elle est présentée et ce qui est présenté à côté sont presque aussi importants que la chose elle-même. Notre défi est de mettre en valeur les caractéristiques de la musique en fonction du contexte dans lequel elle est présentée. C’est une source inépuisable de joie, mais aussi un grand défi.
Le but de ce programme est de mettre en valeur les éléments essentiels de l’« Orchestre symphonique ». C’est, sans aucun doute, un instrument du XIXe siècle, et ces deux pièces se situent au milieu de l’âge d’or du répertoire orchestral. Il est vrai que Brahms et Dvorak s’accordent très bien, mais s’il y a un aspect programmatique à cette semaine, je dirais que c’est l’idée de revenir chez soi. Dvorak aspire à sa patrie tout en étant complètement ensorcelé par le vaste monde inexploré dans lequel il se trouve. Avant tout, notre mission à l’ONDIF est de porter la musique à chaque coin de cette région, et c’est dans cet esprit que nous avons l’occasion de « revenir à la maison » ensemble.
Nous maintenons un amour sincère pour ce que nous faisons. C’est un honneur et un privilège de pouvoir jouer cette musique jour après jour, et rien ne nous apporte plus de joie que de la partager avec nos compatriotes Franciliens. Il est vrai que cela peut être un travail épuisant, mais je suis sûr de parler au nom de mes collègues en disant que la fatigue n’est ressentie qu’entre les services. Quand les lumières s’allument et que nous accordons nos instruments, nous nous sentons aussi énergiques et jeunes que possible. À chaque fois.
visuel (c) Dorian Prost