En 5 ans de Festival chaque mois de juin, les 60 000 m2 de centre commercial du Clos du Chêne sont recouverts de fresques de grands et futurs grands du street-art. Faute de place, il n’y a, cette année, pas de 6e édition, mais à partir du 5 juin, vous pouvez voir les portraits de ces artistes près de leurs œuvres, des portraits réalisé par le photographe Patrick Fabry. Ce qui permet de prendre la mesure de cette impressionnante réalisation d’art urbain de 95 œuvres en plein air.
L’idée de passer commande à des artistes lors d’un temps fort comme un festival est née au moment où Antoine Frey, président-directeur général du groupe Frey (à l’origine des 60 000 m2 de bâti Clos du Chêne) a voulu rendre le Centre commercial, si fonctionnel, plus beau. L’initiative se prolonge aussi par des commandes de fresques dans les 30 autres centres commerciaux que la société a bâtis en Europe. C’est ainsi que des œuvres de Alëxone, Hopare, Doudoustyle et Jérémy Luks côtoient les enseignes Cultura, Aubert, Maison du monde et Gémo. Alors que le nombre de visiteurs est de 10 millions de personnes par an, c’est un moyen pour le public d’entrer en contact avec le street art sans, pour autant, devoir être impressionné de pousser la porte d’un musée. Ils se le permettent et entrent en interaction avec les fresques, sachant que les œuvres sont toutes extérieures et vont jusqu’à envahir les poteaux signalétiques des parkings. Et que certaines demandent d’embrasser certains points de vue précis qui permettent de tout contempler. Par exemple, le gouffre optique de 3D Joe & Max se mérite !
En se souvenant de leurs temps au fort au festival, les artistes présents (40 signatures et 95 fresques) pour l’exposition de photographie qui rend hommage à 5 ans de travail, témoignent tous et toutes d’une chose : la bienveillance du commissaire, le philosophe, enseignant et truculent rémois, Gérard Lemarié. Et aussi de l’intérêt du public, fasciné de voir les artistes, perchés sur des échafaudages et des nacelles, travailler au pochoir ou à la bombe. Le Festival a été à chaque fois, pour elles et pour eux, un challenge avec ses difficultés particulières : la nuit, le vent, la pluie ainsi que cette matière assez rétive qu’est la toile ondulée. Chemin faisant, on voit bien que certaines œuvres s’abiment et que même les photos ont du mal à tenir collées aux grands bâtiments abritant les commerces. Les deux graffeuses littéraires Mat et Zekky témoignent du fait que « la première année, c’était un choc de voir le numéro de notre fresque, notre nom et ce grand mur vide à remplir en un temps record ». Mais, qu’à cela ne tienne, elles ont commencé par le haut leur personnage mythologique et personnel pour le terminer plus facilement au sol à la tombée de la nuit. Et la deuxième année, elles ont su en produire deux dans le même temps imparti.
Présent avec beaucoup de mélancolie à divers emplacement qu’il remplit de roses, de poésie, de papillons et aussi de deuil, L8zon s’émeut de voir la végétation pousser devant sa représentation de l’amour impossible. Or, c’était fatal, à côté de son Rimbaud, s’est glissée une œuvre un peu pirate. Mais… elle est signée RNST ; Ouf ! C’est aussi un grand artiste ! Le premier graffeur amené sur place par le commissaire a été Speedy Graphito et, en 5 ans, beaucoup de grands noms se sont greffés : Arkane, Chanoir, Cezart, Smak3, Lady M, Braga Last 1 ou Akhnine… Et nous ne pourrons pas tous et toutes les citer. Il n’empêche que l’ensemble de ces photos des artistes auprès de leurs œuvres dresse un beau portrait de groupe de l’art urbain. Et qu’à entendre Gérard Lemarié et Antoine Frey, cette exposition marque un bref entracte avant que le street art ne continue à se déployer autour de la galaxie Frey… Une épopée à suivre donc.
Pour fêter les 5 ans du Festival, une programmation « clin d’oeil » a lieu, notamment :
– un mur de pixels & photo souvenirs, le mercredi 5 juin de 13h à 18h.
– de la customisation de tote bags & maquilleuses, le samedi 8 juin de 14h à 18h.
Cela se passe donc au Clos du Chêne, parc commercial de Marne la Vallée, avenue de la Ferme Briarde à Montévrain. Ce n’est pas loin de Disneyland Paris et c’est totalement libre d’accès…