Oscars 2025 : Karla Sofía Gascón, de favorite à paria ?

Des publications polémiques exhumées 

Le scandale a éclaté le 30 janvier, lorsque la journaliste canadienne Sarah Hagi a partagé une série de tweets anciens de Karla Sofía Gascón. L’actrice y exprime des propos islamophobes, dénigrant la présence de musulmans en Espagne et qualifiant l’islam de « foyer d’infection pour l’humanité ». Elle s’en prend également au mouvement Black Lives Matter, à la diversité aux Oscars et même à sa future partenaire de film, Selena Gomez, qu’elle décrit comme une « rate friquée qui joue à la malheureuse ».

Netflix prend ses distances 

Face à la levée de boucliers, Karla Sofía Gascón a rapidement supprimé son compte X et publié un communiqué d’excuses. Elle y assure que ses propos ont été sortis de leur contexte et qu’ils datent d’une période où elle traversait des difficultés personnelles. Mais la défense n’a pas convaincu. Netflix, distributeur d’Emilia Pérez aux États-Unis, au Canada et au Royaume-Uni, a décidé de l’exclure de sa campagne pour les Oscars. L’affiche promotionnelle du film ne comporte plus son visage et ses déplacements à Los Angeles ont été annulés.

Un silence pesant dans l’équipe du film 

Si Karla Sofía Gascón s’est exprimée en larmes sur CNN Espagne, clamant être « sacrifiée sans procès », le reste de l’équipe d’Emilia Pérez est resté discret. Seule Zoe Saldaña, partenaire de jeu de Gascón, a pris la parole en conférence de presse à Londres : « Je n’ai aucune tolérance pour toute rhétorique négative envers qui que ce soit. » Jacques Audiard, réalisateur du film, s’est pour l’instant muré dans le silence.

Les Oscars en ligne de mire 

Malgré la polémique, l’Académie des Oscars n’a pas annoncé de retrait de la nomination de Karla Sofía Gascón. Toutefois, de nombreux votants expriment leur malaise et certains appellent à des sanctions. L’affaire pourrait ainsi avoir un impact décisif sur la cérémonie du 3 mars, où Emilia Pérez est en lice pour 13 statuettes.

Un scandale aux conséquences durables ? 

Ce scandale soulève de nombreuses questions sur la gestion de l’image des acteurs et l’impact des réseaux sociaux sur l’industrie du cinéma. Comment une production d’une telle ampleur, avec un budget d’une vingtaine de millions d’euros, financée par Yves Saint-Laurent, a-t-elle pu être prise de court par des tweets pourtant publics ? Hollywood, qui redouble d’attention sur les questions d’inclusivité, saura-t-il se démarquer de cette affaire sans sacrifier le film tout entier ?