L’Orchestre national de Cannes proposera en novembre le premier épisode de sa création Amour, gloire et Mozart – La Série. Une série musicale en quatre épisodes, imaginée et scénarisée par Olivier Py. En attendant le premier volet de l’évènement, le directeur du Théâtre du Châtelet nous a parlé de son Mozart.
Elle a été évidente, je suis un enfant de Mouans-Sartoux [Alpes-Maritimes] scolarisé à Cannes. Par ailleurs, [son directeur] Jean-Marie Blanchard est un très vieil ami. Nous travaillions ensemble à Genève. Quand il m’a proposé de faire un texte qui donnerait lieu à un feuilleton sur la vie de Mozart avec l’Orchestre national de Cannes, je n’ai pu dire que oui.
C’est une belle idée, mais malheureusement, ce ne sera ni l’un, ni l’autre. D’abord parce que le texte est poétique, et parce que, même si la série aura une forme atypique, mêlant musique de chambre, extraits de symphonies, chanteurs et récitants, c’est d’abord l’orchestre qui est mis en valeur. L’idée est de raconter la vie de Mozart comme une histoire passionnante et de présenter ce personnage qu’on croit connaitre mais qu’on connaît en fait peu …
Oui et je n’aime pas du tout ce film. Je crois que j’ai écrit Amour, gloire et Mozart – La Série contre ce film, qui d’après moi ne décrit pas du tout Mozart ! Contrairement à Shakespeare ou Molière, on a accès à qui était Mozart. Il nous reste de lui au moins une lettre par jour. Et dans sa correspondance, on voit bien qu’il est tout le contraire de l’hurluberlu du film. C’est le contraire d’un hystérique superficiel avec ce rire ridicule. C’est un homme génial, oui, mais intelligent, travailleur et son génie n’était pas du tout contrebalancé par une impossibilité de vivre en société. L’image de Mozart comme « rocker idiot » vient de Forman et ce n’est pas la vision que j’en ai.
En effet, la série est plus ou moins chronologique et la première grande histoire de Mozart, c’est celle qu’il partage avec son père. C’est une histoire très violente. Son père l’utilise, le fait voyager dans toute l’Europe. C’est aussi la première fois qu’un enfant est connu dans le monde entier et qu’un grand artiste est ainsi reconnu dès l’enfance. Ce qui est assez triste et bouleversant, c’est qu’il aime son père d’un amour inconditionnel et que jamais il ne lui fait le reproche de ce qu’il se passe : il lui vole son enfance.
Oui, depuis toujours quand je n’arrive pas à écrire, je dessine beaucoup. Je garde ainsi le papier et le même crayon à portée de main. J’ai vraiment vécu un an avec Mozart en essayant de comprendre de qui il s’agit, dans les textes et la musique et j’ai découvert des parties de l’œuvre que je ne connaissais pas. Mozart a une personnalité unique, on le reconnaît tout de suite. Même s’il y a le Mozart léger qui ressemble à du champagne d’un côté et Mozart terriblement mélancolique, qui se sent toujours mal aimé d’autre part. Dans sa musique il y a les deux et je me suis attaché à l’homme de manière passionnelle.
Ce n’est pas à proprement parler un spectacle, c’est un concert avec des éléments spectaculaires : une narratrice et certains objets pour asseoir les différents épisodes. Nous allons commencer les répétitions, nous avons choisi la musique que l’orchestre va répéter. Il y aura aussi un peu de voix, car l’opéra la voix est très présente dans la vie de Mozart, surtout les cantatrices…
J’aime beaucoup les spectacles pour enfants. J’aime reprendre des contes, volontiers des contes de Grimm. Et là je voulais une musique facile, alors j’ai même osé la composer… On peut dire qu’en 30 minutes, L’Amour vainqueur est une opérette qui s’adresse aux enfants intelligents. Quant à votre question sur la programmation, elle est légitime, on programme tellement en avance. Dès la saison prochaine, on pourra dire que la programmation est de ma main.
(c) Carole Bellaiche