La série phénomène de Philippe Faucon débarquée sur Arte mélange tragédie et résurrection sociales.
Lycéenne de 16 ans, Nismet vit dans une petite ville de la région lilloise, entre une mère dépressive et un beau-père tyrannique et incestueux. Un soir elle fait le mur et décide de grandir d’un coup pour ne plus subir et sauver sa mère d’un concubin violent.
De foyer en foyer, elle va affronter le désastre. Elle a un plan : se transformer en guerrière pour gagner son indépendance, délivrer sa mère et construire une vie. Mais à croire que le malheur a un prix. Le désastre se mue en drame puis en tragédie. Comment Nismet va-t-elle briser ce cycle infernal ?
Dans cette mini série de 4 épisodes, le réalisateur trace l’itinéraire chronologique des violences faites aux femmes. On pourrait dire qui se transmettent de mère en fille, si ce n’était l’instinct de vie de Nismet pour renverser la vapeur. Elle n’a pas connu son père ou si peu. C’est une première violence qui lui est faîte à elle et à sa mère qui pour subvenir à leurs besoins exerce le plus vieux métier de monde. Un nouveau Jule aux allures de macro minable flaire la détresse et distille son venin jour après jour. Et sa vie devient un enfer. Pour en sortir elle jouera selon ses règles. D’abord son caractère intraitable, puis son courage ont forcé la bonne étoile à se retourner sur elle. Dans son parcours qui pourrait sembler chaotique, elle se rebelle et construit.
Ce récit, est l’histoire vraie de Nismet Hrehorchuk qui a rencontré Philippe Faucon et lui a confié ses secrets. Le réalisateur touché par cette trajectoire bouleversante en a fait une œuvre sociale. Dans une reconstitution qui se rapproche parfois du documentaire, il livre un récit naturaliste à bonne distance. Son interprète principale Emma Boulanouar est éblouissante en adulescente, et l’on retrouve Loubna Abidar dans le rôle de la mère paumée. Pour boucler la boucle, Nismet Hrehorchuk joue le rôle de l’assistante sociale par qui le possible est devenu une nouvelle réalité.