Nicole Croisille, voix inoubliable de « dabadabada », s’éteint à 88 ans

par Lisa Galstian
05.06.2025

La chanteuse Nicole Croisille est morte ce mercredi 4 juin à 88 ans. Après une rechute de son cancer du foie, elle avait choisi l’euthanasie en Belgique, mais s’est finalement éteinte dans une clinique parisienne. « Jusqu’au bout, elle s’est battue avec beaucoup de force et de courage », déclare son agent à l’AFP.

Son nom résonne avec la fameuse mélodie « dabadabada ». Figure emblématique de la chanson française, Nicole Croisille laisse derrière elle un héritage musical à jamais ancré dans notre culture. Éclectique, l’artiste a aussi touché à la danse et à la comédie.

Des pointes au micro, Nicole Croisille fait son show

Nicole Croisille naît le 9 octobre 1936 à Neuilly-sur-Seine, d’un père directeur d’agence de tourisme et d’une mère pianiste. Danseuse à l’Opéra de Paris à huit ans, elle ne pourra pas se présenter au concours des petits rats à cause de son père. Opposé à ce que sa fille devienne une artiste, Nicole Croisille raccroche ses pointes et délaisse son rêve de danseuse classique. Mais son destin d’artiste aura plus de poids que son père.

Dans les années 1950, elle suit les cours de Marcel Marceau pour devenir mime et s’envole vers l’Amérique du Sud pour une première tournée, avant de découvrir les États-Unis en 1960. De retour en France, elle commence à chanter en amateur dans les caves de Saint-Germain-des-Prés. Elle ne le sait pas encore, mais c’est finalement la musique et non la danse qui fera d’elle une star planétaire.

Dabadabada… elle chante l’amour à pleine voix

« Je n’ai chanté que des chansons d’amour et je sais ce que j’ai apporté aux gens », affirme l’icône de variété française. 1966 marque un tournant dans la carrière de Nicole Croisille. Aux côtés de Pierre Barouh, elle interprète la chanson du film Un homme, une femme de Claude Lelouch, composée par Francis Lai. Son « dabadabada » devient alors une mélodie emblématique du cinéma français, et lui vaut une reconnaissance internationale. La bande originale du film devient le premier album français à être certifié disque d’or aux États-Unis, et la chanteuse enchaine les succès dans les années 1970. « Parlez-moi de lui » (1973), « Je ne suis que l’amour » (1975), « J’ai besoin de toi, j’ai besoin de lui » (1975), « Téléphone-moi » (1975)… l’art de Nicole Croisille vibre aux joies de l’amour.

Artiste éclectique, elle ne s’est jamais éloignée des plateaux de Claude Lelouch, qui lui accorde volontiers des petits rôles dans ses films. « Je m’amuse comme une petite folle ! », lance-t-elle à 83 ans, lorsqu’elle joue une ancienne maîtresse de Michel Sardou dans un vaudeville de Sacha Guitry.

Après avoir laissé son empreinte sur la musique, le cinéma, la danse et le théâtre, Nicole Croisille restera à jamais une figure emblématique de l’art à la française.

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