Cofondateur du label AMI Paris aux côtés d’Alexandre Mattiussi, Nicolas Santi Weil troque ici les podiums pour la scène de l’Olympia. À l’origine du concert Invincibles Ensemble avec Olivier Goy, il orchestre un moment suspendu où musique, amitié et solidarité s’unissent pour célébrer la vie. Rencontre avec un artisan du lien, qui croit encore à la force du collectif.
Je la connaissais de loin, à travers quelques films ou articles, mais c’était très abstrait. Un nom, une idée de souffrance, quelque chose d’assez lointain. C’est vraiment Olivier qui m’a fait comprendre ce que cela signifie au quotidien.
Je me réveille chaque matin avec le sentiment d’un immense merci. Merci d’être vivant, en bonne santé, de pouvoir faire des choses qui ont du sens. Olivier m’a appris à dépolluer mon quotidien, à laisser de côté ce qui n’a pas d’importance. J’ai plus conscience de la valeur du temps et de la vie : c’est le plus beau cadeau qu’il pouvait me faire.
Celle que nous vivons ce soir en est une. Réunir vingt artistes, des dizaines de techniciens, des programmateurs, des chefs, tous bénévoles, c’est une aventure humaine exceptionnelle. Derrière la création, il y a un travail colossal, mais aussi une énergie de partage incroyable. Ce projet m’a prouvé que la création et l’amitié pouvaient être utiles, qu’elles pouvaient faire bouger les choses.
C’est ma première passion. Mon premier amour. Alors pouvoir la mettre au service d’une cause me touche profondément. Réunir de belles âmes autour d’un même élan, c’est une chance. Les artistes sont venus bénévolement, avec des agendas fous, et pourtant ils ont tous dit oui. L’art, la musique, la sensibilité : ce sont des vecteurs puissants pour toucher les gens et éveiller les consciences.
Bien sûr. Pour moi, comme pour beaucoup d’artistes. Ce qui est beau, c’est que depuis notre premier concert, plusieurs d’entre eux ont fait leur propre Olympia ensuite : Julien Granel, Aliocha Schneider… Ce lieu est magique. Ces lettres rouges, ce son, cette lumière : tout y est unique.
Oui, le premier que j’organise. Je suis un passionné, parfois un peu excessif, mais je n’aurais jamais imaginé réussir à fédérer autant de monde autour d’un même projet. Sans Manu Virot et Électrons Libres, société de production audiovisuelle et événementielle, rien n’aurait été possible.
Dès notre première rencontre, j’ai eu un coup de cœur. J’ai dit à ma femme : “Je sens qu’une belle histoire commence.” Nous n’avons pas le même âge ni le même parcours, mais une même envie de créer du sens. Quand je lui ai parlé du projet, il a tout de suite dit oui.
Il a su gérer vingt-cinq artistes, les duos, les trios, les balances, les équipes techniques… c’était vertigineux. Et surtout, il a su créer une alchimie humaine.
Julien Granel, Mentissa, Pierre de Maere, Emma Peters et Nour. Ils m’ont fait confiance sans savoir exactement ce que serait le projet. Ils étaient déjà là l’an dernier, ils sont encore là cette année. Et puis Aliocha Schneider, même malade, a tenu à venir. Ces artistes apportent une émotion rare, une sincérité qui se ressent jusque dans la salle. Les duos, les câlins sur scène, les rires et les larmes : c’est un moment hors du temps.
Je crois que oui. Et j’en suis fier. Pendant longtemps, on a cru qu’on ne pouvait pas réussir en étant bienveillant. Moi, j’y crois profondément. La gentillesse, la douceur, ce n’est pas de la naïveté : c’est une force. Dans un monde saturé d’angoisse et de crises, se retrouver tous ensemble, sans téléphone, à vivre un moment vrai, c’est précieux.
Ce que nous faisons ici, c’est de la lumière. Et quand on met la bienveillance en musique, plus rien ne peut l’arrêter.
Le plus fou, c’est notre rencontre.
Propos recueillis par Mélodie Braka, à l’occasion du concert “Invincibles Ensemble”, à l’Olympia.
Visuel : ©Marina Viguier