Alors que le dixième anniversaire de l’attentat contre Charlie Hebdo ravive la mémoire collective, l’annonce du maintien du projet du Musée-mémorial du terrorisme offre un nouvel espoir pour l’avenir de la mémoire nationale. Après des incertitudes et une annonce d’abandon qui avait suscité une vive indignation, ce lieu de mémoire, d’histoire et de transmission s’impose comme un projet essentiel.
Initié en 2018, ce projet vise à créer un espace de mémoire consacré aux victimes du terrorisme en France depuis 1974. Alors que son inauguration était envisagée pour mars 2027 à Suresnes, à proximité du mémorial de la France combattante, l’État a décrété son abandon en décembre 2024, invoquant des contraintes budgétaires. La décision, prise sans consultation préalable des responsables du projet et des associations de victimes, a suscité une vive indignation.
En ce mardi 7 janvier 2025, Emmanuel Macron annonce, contre toute attente, le maintien du projet et réaffirme son ouverture prochaine en 2027.
Le Musée-mémorial a pour ambition de retracer l’histoire et la mémoire du terrorisme depuis 1974. Ce projet, unique en France, vise à aborder différents types d’attentats en créant non seulement un mémorial dédié aux victimes, mais aussi un musée d’histoire et de société afin d’éduquer les futures générations sur ce phénomène encore trop peu connu.
Pour donner du sens à la souffrance des victimes, le Musée-mémorial mettra à disposition des visiteurs une large palette de témoignages, de dons de victimes, mais aussi de scellés judiciaires afin de proposer des clés de compréhension à ces évènements tragiques.
Le Musée-mémorial s’installera dans un bâtiment historique, l’ancienne École de plein air, à proximité du Mémorial de la France combattante, sur le mont-Valérien. Pour décrire la symbolique de ce lieu, Henry Rousso, président de la mission de préfiguration et historien, parle de « résilience » pour évoquer l’ancienne fonction du bâtiment, accueillir des enfants à la santé fragile dans un lieu exceptionnel et de « résistance » car la proximité avec le Mémorial de la France combattante montre que « l’idée même de construire un Musée-mémorial alors que la France, l’Europe et le monde sont encore touchés par des actes terroristes est une forme de résistance par la culture. »