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Loïc Touzé au sujet du Festival Le Grand Huit : « Des gestes ni démonstratifs ni conquérants »

par Marc Lawton
01.12.2024

On connaît le chorégraphe et danseur Loïc Touzé, qui dirige à Nantes la compagnie Oro, et dont la pièce Cabaret Brouillon avait fait l’objet d’une chronique lors de sa reprise au festival Conversations à Angers. On sait moins qu’il a initié, depuis neuf ans, dans cette ville si dynamique culturellement, un rendez-vous annuel exigeant et original : Le Grand Huit. Rencontre

« Vacarme médiéval, ironie assumée, glissement de terrain, idole primitive, fantôme sonore, pastoral, serre-joints et savantes dispositions, fouilles et débords, retournement et coutures, joie et ruines, vase, sillons, incantations, gratin dauphinois, bonimenteur, angle mort et virtuosités, piste de danse, slow inclusif », telle est l’invitation des artistes du Grand Huit à « venir voir, sentir et penser comment leurs gestes construisent des mondes vivants », alors, une fois cela posé, Loïc Touzé, pouvez-vous nous raconter comment tout a commencé ?

 

Après avoir travaillé dix ans à Rennes, nous avons, en 2011, Fabienne Compet et moi-même, créé le lieu Honolulu à Nantes. Le contexte était favorable, et nous avons trouvé un espace dans le quartier des Olivettes, au-dessus de l’agence d’architecture de Xavier Fouquet.

Honolulu est un lieu de création contemporaine dédié à la danse, la performance et les pratiques somatiques*. Nous y accueillons des artistes – vingt à vingt-cinq tout au long de l’année – pour des résidences, des moments de recherche et des ouvertures publiques.

Entre 2012 et 2015, chaque 8 du mois, nous invitions un artiste à présenter son travail. Après trois années, pour éviter la routine, nous avons transformé ce rendez-vous en un événement annuel : Le Grand Huit.

C’est un festival ?

Avec le temps, ce rendez-vous est devenu attendu. On pourrait parler de « festival », mais Le Grand Huit dépasse cette simple définition. Il ne s’agit pas seulement de montrer des œuvres : c’est un moment pour rassembler, échanger et réfléchir.

L’événement inclut des créations, des premières, voire des travaux en cours, et s’étend à plusieurs lieux nantais comme le CCNN, le Lieu unique, le Théâtre universitaire, le SEPT CENT QUATRE VINGT TROIS et, pour la première fois cette année, le musée d’Arts de Nantes.

Aviez-vous déjà entrepris une démarche similaire ?

À Rennes, en 2000, j’ai créé la manifestation Déplacé en collaboration avec le centre d’art La Criée. Les artistes invités étaient Myriam Gourfink, Xavier Le Roy, Christophe Wavelet, Alain Michard, Catherine Contour, Jennifer Lacey, Nadia Lauro, Zeena Parkins. Cette manifestation, qui a duré trois semaines, est un peu la préhistoire de tout ce que nous faisons depuis treize ans à Nantes.

D’où viennent les artistes programmés au Grand Huit ?

J’ai la chance de beaucoup circuler et d’enseigner dans de nombreuses formations professionnelles en France, en Suisse, à Bruxelles ou au Portugal. Je rencontre ainsi des jeunes artistes en formation avec qui je reste souvent en contact.

Je suis aussi attentif aux travaux des artistes avec qui j’ai eu la chance de travailler et curieux de toutes les formes inventives très stimulantes qui fleurissent aujourd’hui malgré une situation dégradée pour la production des œuvres.

La programmation se compose sur le temps long, à la fois de façon empirique et aussi avec de forts désirs de voir et d’inviter des pièces ou des performances que nous n’avons pas encore vu. Mais aussi de proposer à des artistes de remontrer des pièces qui ne sont plus en diffusion et dont il/elle a envie et besoin de continuer à danser.

Nous portons le Grand Huit en étant très attentifs aux demandes des artistes pour que leurs pièces soient présentées dans les meilleures conditions possibles techniquement et économiquement, dans la mesure de nos possibilités. La programmation se construit à la fois sur le temps long et à travers des désirs forts de voir certaines œuvres ou de remontrer des pièces qui ne sont plus en diffusion.

Comment définir l’esprit de ce festival ?

Avec le temps, le terme « festival » s’est imposé, mais il ne s’agit pas uniquement de montrer des œuvres. C’est un moment pour nous donner de la force. Les artistes invités assistent aux représentations des autres, et cette dimension d’échange est essentielle.

Le festival n’est pas thématique, à chacun de relier les pièces entre elles ou bien d’en voir les écarts. Chaque pièce ou performance est là pour elle-même dans toute son intégrité et le programme est fait de manière à ce qu’aucune ne recouvre l’autre.

Les lieux partenaires me font confiance et j’assume cette programmation qui pourrait apparaître assez hétéroclite formellement mais si nous regardons attentivement, des lignes de fond se dessinent, des échos, des questions circulent d’une pièce à l’autre.

Les gestes présentés ne sont ni démonstratifs ni conquérants. Ils cherchent à rendre visibles des récits enfouis, des zones faibles, ou encore des perspectives nouvelles pour le geste dansé.

Quel est le budget du festival ?

Le budget varie entre 45 000 et 50 000 €. Nous dépendons de soutiens publics (DRAC, Région, Département, Ville de Nantes) et d’un apport du fonds Marie-Thérèse Allier pour trois ans. Les recettes de billetterie sont modestes, car nous favorisons un prix libre pour que les étudiants puissent assister aux représentations.

Des coups de cœur pour cette édition ?

Chaque pièce est un coup de cœur. Je souhaite citer tous les artistes de cette édition : DD Dorvillier, Laura Simi, Erika Zueneli, Bryan Campbell, Mathilde Papin, Nina Santes, Eli Lecuru, Céline Cartillier, Mathieu Blond, Simon Asencio, Marie Orts, Romain Jarry, Loïc Varanguien de Villepin et la plateforme Météores.

Dimanche 8 décembre verra se dérouler une rencontre intitulée Météores rencontre le Grand Huit. De quoi s’agira-t-il ?

Météores, basée à Nantes et active depuis 2010, est une plateforme mutualisée de création chorégraphique qui accompagne une douzaine d’artistes français et étrangers, dont certains sont présents dans le festival, comme Céline Cartilier ou Bryan Campbell. Cette année, elle animera un temps d’échange critique sur les œuvres présentées. Ce moment bienvenu aiguisera notre regard et notre réflexion sur la danse à partir des œuvres et de leur contenu.

Des perspectives ?

Nous souhaitons créer un rendez-vous en juin, Le Petit Huit, dédié aux formes soli, mais la situation actuelle en Pays de la Loire suite aux annonces de coupes budgétaires du Conseil régional est si catastrophique que je ne suis pas certain qu’il verra le jour prochainement. Par ailleurs, nous déménagerons dans deux ans dans un espace plus grand, dans l’ancienne caserne Mellinet à Nantes.

 

* Honolulu fait partie en France des AFA danse (ateliers de pratique artistique) et est accompagné au fonctionnement par la DRAC Pays de la Loire depuis 2016. L’équipe a réalisé en 2022 une compilation remarquable de ses activités dans un ouvrage de 225 pages, intitulé Honolulu Archives 2011-2022. Seuls 350 exemplaires ont été imprimés, dont beaucoup déposés dans des structures culturelles (écoles supérieures et centres d’art notamment, ainsi   qu’à la médiathèque du Cnd). Barbara Coffy, responsable des éditions Maison trouble à Nantes, a apporté son concours à ce travail avec comme slogan : « Un lieu, il faut s’y mettre à plusieurs ».

 

Le Grand Huit-un événement nantais autour de pièces, de danses et de performances. 9e édition, coordonnée par Loïc Touzé et Cynthia Albisser, du 5 au 8 décembre 2024. À noter, la pièce So Slow, proposition immersive de Romain Jarry et Loïc Vananguien de Villepin (Cie des Limbes, voir photo) programmée ce dimanche 8/12 à 17h30 à la Libre Usine.

Pour le programme complet et plus d’informations, rendez-vous sur honolulu.oro.fr.

Visuel : ©Pierre Planchenault.