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L’intime de la chambre aux réseaux sociaux, et quid du politique ?

par Laura Dumez
16.01.2025

Le musée des arts décoratifs de Paris (MAD) présente jusqu’au 30 mars 2025 une exposition pour interroger la notion d’intime. Une ébauche grand public intéressante à l’ambition élevée, qui, en survolant la thématique, passe à côté de la profondeur et de l’aspect politique de son sujet.

 

 

D’entrée de jeu, le message est clair : en haut des escaliers, un mur immense dissimule les salles de l’exposition, à l’exception d’une découpe en forme de serrure… Regarder par le petit trou ce qu’il se cache, dans nos intimités quand la porte est fermée : telle est la promesse affichée par la scénographie. Le cartel d’accueil exprime l’ambition d’un panorama, du XVIIIe siècle à aujourd’hui, à travers des objets d’art décoratif et de design, des œuvres d’art, des images et des objets du quotidien. Il justifie aussi la borne chronologique de départ en repositionnant la notion d’intimité et l’histoire de cette dernière : « Le mot apparaît en France au cours du XVIIIe siècle. Mais c’est au cours du XIXe siècle que cette notion s’impose avec l’émergence d’une classe bourgeoise qui sépare la vie professionnelle de la vie familiale, tout autant que les activités masculines et féminines. »

 

 

Une déambulation plaisante au pays du caché mais …

 

 

Contournant le mur, et la serrure, on rentre donc par la petite porte. On découvre une enfilade de petites salles sinueuses, meublées de toiles, de livres, d’objets et de mobiliers. Thématisées, elles exposent par différents prismes le rapport à l’intime : la femme, une chambre à soi, les lieux de commodité et les rituels beauté, le design comme instrument d’isolement ou de création de promiscuité, la sexualité, la chambre à l’heure technologique, les dispositifs de surveillance, la précarité, et enfin la conversation avec soi. 

 

 

On déambule, d’espace en espace, et on arpente l’histoire de l’intime en laissant nous murmurer à l’oreille ses objets, témoins de son existence plurielle et de son évolution. On se laisse étourdir par cette riche bibliothèque accompagnée d’une bibliographie. On se laisse émouvoir dans les espaces ayant trait à la chambre par les photographies, au lit, d’Henri Cartier-Bresson, de Frida Kahlo, ou encore de Colette. On se laisse amuser par la présentation de différentes toilettes, bidets, collections de rouges à lèvres, mallettes de voyages, ou encore par le mur de sex-toys et celui de parfums que l’on peut sentir. 

 

 

 

 

La richesse des œuvres exposées est impressionnante : tableaux, bibliothèques, archives vidéo, toiles de Picasso et de Degas, photographies de Judy Chicago et de Nan Goldin, large espace avec des pièces de designs, … mais tout cela suffit-il ? La promenade est agréable certes mais, à mesure que l’on avance, et ayant en tête la problématique de départ, on est gagné par l’agacement.

 

 

Un survol déroutant

 

 

En effet, la promesse est celle de l’exposition de l’histoire d’une notion à partir du XVIIIe siècle mais aussi d’un questionnement politique et sociologique. Il nous est dit que : « Le XXe siècle et surtout les premières décennies du XXIe siècle, avec les techniques de protection et de surveillance, les réseaux sociaux et les confinements, ont de nouveau profondément modifié la notion d’intime. Les frontières entre privées et publics sont devenues plus floues et poreuses, engendrant de nombreux débats. Une question spécifique se pose alors à nous : l’intime est-il devenu une tyrannie, dans une société trop narcissique qui oublie la chose publique, ou bien est-il menacé par tous ces récents changements ? ». 

 

 

L’exposition n’y répond pas… pis encore, elle n’ouvre aucune arborescence de questionnements, ni ne s’appesantit en profondeur sur le sujet. Les premières salles vouées à ancrer la notion d’intime sont les moins décevantes : panorama basique mais sans complexité de la question de la chambre et de la toilette. Il en va de même pour celle sur le design qui fait la part belle à ces pièces, rarement exposées, mais auxquelles aucun support réflexif suffisant n’est fourni. 

 

 

Les salles suivantes paraissent une exposition d’objets, au sens le plus cru du terme : on nous montre. La succession de ces petites salles nous fait perdre l’angle, et le fil de la réflexion. On expose, on expose mais on ne pense pas en voyant ce qui est exposé, comme si l’idée et l’ambition de départ s’étaient retrouvées noyées par tant de contenu, de pluralité, de complexité. 

 

 

Une ambition écrasante

 

 

Deux choses majeures semblent pécher dans ce projet ambitieux. La thématique, si dense et si intéressante, aurait peut-être mérité d’être plus découpée ou anglée différemment. Une construction chronologique aurait peut-être permis de bâtir une exposition en deux volets : une première partie s’intéressant à l’implantation de la notion entre le XVIIIe et le XXe siècle à travers la littérature, la peinture, les commodités, …, et une deuxième sur l’évolution des normes, le rapport à l’image de soi aujourd’hui, le rôle joué par les réseaux sociaux et les nouvelles technologies, ou encore les aspects politiques. Une autre possibilité aurait été de tirer des fils thématiques (la sexualité, la toilette et le maquillage, le journal intime, …) de montrer l’évolution à travers le temps pour chacun de ses thèmes dans des salles bien distinctes. 

 

 

Monter comme telle, l’exposition passe à côté de beaucoup de choses et ne permet pas la mise en valeur de ce qui est montré. En ouvrant par une salle intitulée « La femme et l’intime », au-delà de réduire les femmes à un singulier (« les femmes et l’intime » ou « la condition féminine et l’intime » aurait été plus approprié !), elle invisible les hommes. N’ont-ils pas d’intimité ? Certes, il y a ces quelques mallettes de toilettes de voyage du XIXe siècle et la mention de Bilal Hassani en campagne pour la marque NYX, mais ces messieurs n’ont-ils pas des parfums, des journaux intimes, des sex-toys ? Caillebotte, à lui seul, a peint que si. On pense aussi, et entre milliers d’autres, à Sébastien Lifshitz et son documentaire Casa Susanna*. In fine, et certainement sans le vouloir, l’exposition reproduit une réduction de l’intime au féminin puisqu’elle met cette intimité majoritairement en avant. 

 

 

Manque de complexité et passage sous silence

 

 

Les salles sur les thématiques les plus récentes passent aussi profondément à côté du sujet : un écran faisant défiler des vidéos de Léna Situations ne dit pas tout du rapport du XXIe siècle à la notion d’intime ! La question des réseaux sociaux, l’usage des blogs et de Wattpad, la formation de communautés de fans, le rapport aux influenceureuses et l’émergence des relations para-sociales sont peu (ou pas) traités. Il en va de même pour la question de la surveillance, des algorithmes, de l’IA ou encore de l’hyper-connexion de nos sociétés. 

 

 

Les deux dernières salles concentrent la sensation de survol, voire de hors-sol. Une pièce – une seule pièce ! – se positionne sur la question de la disparité d’accès à son intimité sous le prisme de la précarité et, par conséquent, l’entrave de l’intimé par les inégalités de classes n’est pas traitée. Quid de la toilette, du maquillage et de la mode quand on ne gagne déjà pas assez pour remplir le frigo, quand on n’a pas de logement à soi ? Quid du temps intime quand on fait les trois les huit ? Et en ces jours de commémoration du 50e anniversaire de la loi Veil, on se dit aussi quid des IVG, des IST, de l’endométriose, des violences, des silences ? 

 

 

Et quid des écrits ? Lorsque l’on dit « intime », notre imaginaire raccroche à « journal intime » ; des journaux passés à la trappe, vaguement mentionnés à la fin, comme un oubli. Et l’on regrette qu’ils soient si nombreux, ces oublis, car de cette exposition au titre et au trou de serrure prometteurs, on attendait beaucoup. Parce que l’intime est partout, parce qu’il est en danger, parce qu’il est moteur. On en attendait beaucoup parce que l’intime est politique, et que l’on ne devrait pas avoir peur de le dire, parce que cet intime devrait parfois sortir de nos journaux pour se crier haut et faire, pour se défendre, nous défendre. 

Exposition visible au MAD de Paris jusqu’au 30 mars 2025

 

 

* Casa Susanna  est un documentaire portant sur une villa éponyme située dans l’État de New York aux États-Unis. Au tournant des années 1960, elle était une destination de villégiature pour des hommes travestis et des femmes trans, qui pouvaient le temps d’un week-end s’y habiller en femmes à l’abri des regards, et ainsi laisser s’exprimer leur « fille de l’intérieur », selon une expression populaire dans cette communauté.

 

 

(c) Bannière de l’exposition – La figure féminine est un détail de la peinture « Le bain » (1903) de Tony Robert-Fleury, Ville de Grenoble.