Isabelle Huppert va recevoir le vendredi 18 octobre le Prix Lumière    Le prix Nobel de littérature 2024 est attribué à la romancière sud-coréenne Han Kang.    Catherine Deneuve présidera la 50e cérémonie des César    « Chez Chouchou » : Gad Elmaleh a été choisi pour racheter le cabaret parisien « Chez Michou »    04.10.24 : « Mort du splendide Michel Blanc à 72 ans »    Isabelle Huppert va recevoir le vendredi 18 octobre le Prix Lumière    Le prix Nobel de littérature 2024 est attribué à la romancière sud-coréenne Han Kang.    Catherine Deneuve présidera la 50e cérémonie des César    « Chez Chouchou » : Gad Elmaleh a été choisi pour racheter le cabaret parisien « Chez Michou »    04.10.24 : « Mort du splendide Michel Blanc à 72 ans »    Isabelle Huppert va recevoir le vendredi 18 octobre le Prix Lumière    Le prix Nobel de littérature 2024 est attribué à la romancière sud-coréenne Han Kang.    Catherine Deneuve présidera la 50e cérémonie des César    « Chez Chouchou » : Gad Elmaleh a été choisi pour racheter le cabaret parisien « Chez Michou »    04.10.24 : « Mort du splendide Michel Blanc à 72 ans »    Isabelle Huppert va recevoir le vendredi 18 octobre le Prix Lumière    Le prix Nobel de littérature 2024 est attribué à la romancière sud-coréenne Han Kang.    Catherine Deneuve présidera la 50e cérémonie des César    « Chez Chouchou » : Gad Elmaleh a été choisi pour racheter le cabaret parisien « Chez Michou »    04.10.24 : « Mort du splendide Michel Blanc à 72 ans »    Isabelle Huppert va recevoir le vendredi 18 octobre le Prix Lumière    Le prix Nobel de littérature 2024 est attribué à la romancière sud-coréenne Han Kang.    Catherine Deneuve présidera la 50e cérémonie des César    « Chez Chouchou » : Gad Elmaleh a été choisi pour racheter le cabaret parisien « Chez Michou »    04.10.24 : « Mort du splendide Michel Blanc à 72 ans »    Isabelle Huppert va recevoir le vendredi 18 octobre le Prix Lumière    Le prix Nobel de littérature 2024 est attribué à la romancière sud-coréenne Han Kang.    Catherine Deneuve présidera la 50e cérémonie des César    « Chez Chouchou » : Gad Elmaleh a été choisi pour racheter le cabaret parisien « Chez Michou »    04.10.24 : « Mort du splendide Michel Blanc à 72 ans »    Isabelle Huppert va recevoir le vendredi 18 octobre le Prix Lumière    Le prix Nobel de littérature 2024 est attribué à la romancière sud-coréenne Han Kang.    Catherine Deneuve présidera la 50e cérémonie des César    « Chez Chouchou » : Gad Elmaleh a été choisi pour racheter le cabaret parisien « Chez Michou »    04.10.24 : « Mort du splendide Michel Blanc à 72 ans »    Isabelle Huppert va recevoir le vendredi 18 octobre le Prix Lumière    Le prix Nobel de littérature 2024 est attribué à la romancière sud-coréenne Han Kang.    Catherine Deneuve présidera la 50e cérémonie des César    « Chez Chouchou » : Gad Elmaleh a été choisi pour racheter le cabaret parisien « Chez Michou »    04.10.24 : « Mort du splendide Michel Blanc à 72 ans »    Isabelle Huppert va recevoir le vendredi 18 octobre le Prix Lumière    Le prix Nobel de littérature 2024 est attribué à la romancière sud-coréenne Han Kang.    Catherine Deneuve présidera la 50e cérémonie des César    « Chez Chouchou » : Gad Elmaleh a été choisi pour racheter le cabaret parisien « Chez Michou »    04.10.24 : « Mort du splendide Michel Blanc à 72 ans »    Isabelle Huppert va recevoir le vendredi 18 octobre le Prix Lumière    Le prix Nobel de littérature 2024 est attribué à la romancière sud-coréenne Han Kang.    Catherine Deneuve présidera la 50e cérémonie des César    « Chez Chouchou » : Gad Elmaleh a été choisi pour racheter le cabaret parisien « Chez Michou »    04.10.24 : « Mort du splendide Michel Blanc à 72 ans »    Isabelle Huppert va recevoir le vendredi 18 octobre le Prix Lumière    Le prix Nobel de littérature 2024 est attribué à la romancière sud-coréenne Han Kang.    Catherine Deneuve présidera la 50e cérémonie des César    « Chez Chouchou » : Gad Elmaleh a été choisi pour racheter le cabaret parisien « Chez Michou »    04.10.24 : « Mort du splendide Michel Blanc à 72 ans »    Isabelle Huppert va recevoir le vendredi 18 octobre le Prix Lumière    Le prix Nobel de littérature 2024 est attribué à la romancière sud-coréenne Han Kang.    Catherine Deneuve présidera la 50e cérémonie des César    « Chez Chouchou » : Gad Elmaleh a été choisi pour racheter le cabaret parisien « Chez Michou »    04.10.24 : « Mort du splendide Michel Blanc à 72 ans »
Actualités
Agenda
Dossiers
Auteurs et Autrices
Partenaires
Qui sommes-nous?
Contact
Agenda

« Les temps de la décision politique », par Olivia Leboyer

par Olivia Leboyer
25.06.2024

Docteure en sciences politiques, spécialiste de la confiance et de la notion d’« élite », Olivia Leboyer est responsable des études au Mouvement démocrate et co-organisatrice d’Université 133, fabrique des idées du centre. Elle est l’auteure de Élite et Libéralisme (Éditions du CNRS, 2012, prix de thèse de la Maison d’Auguste Comte). Elle analyse pour cult.news dans le cadre de ce dossier sur les mots de la campagne législative de cet été 2024 la notion d’accélération des temps.

Le dimanche 9 juin 2024, un quart d’heure à peine après 20 heures, le président de la République Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale. Comme s’il y avait un lien direct avec les résultats des élections européennes. Sanctionner – aussi rapidement – les députés français alors que le scrutin portait sur l’élection des députés européens ? Où est la logique ? Le travail de l’Assemblée nationale, sans majorité, était lent, souvent bloqué, dans un climat conflictuel. De plus en plus, la défiance règne chez les citoyens, tentés par le discours anti-élites du RN. Le pari d’Emmanuel Macron tient du brusque coup de volant : prendre tout le monde de vitesse. Et, dans la foulée, entraîner tous les couverts avec la nappe, soit l’explosion des autres camps, qui n’auront pas le temps de se retourner et, dans la panique, agiront n’importe comment. Pari à très haut risque.

 

La dissolution est un outil de résolution de crise. Y avait-il crise manifeste, au point de remettre en jeu les mandats des représentants de la nation ? Y avait-il urgence ? Une telle décision n’aurait-elle pas pu attendre l’automne ? Jouer l’avenir du pays en un sprint de trois semaines semble surréaliste.

 

Lorsqu’on pense à une telle décision politique, on a en tête, le plus souvent, l’instant où elle est formulée. Prendre une décision, serait-ce un acte déclaratif, performatif ? Peut-être dans la vie privée, où dire à quelqu’un « je te quitte » entraîne un effet immédiat. Mais la décision politique se décline en un jeu de temporalités. L’annonce d’une décision n’est que la partie émergée de l’iceberg. Bien souvent, des décisions sont prises depuis longtemps et l’enjeu consiste à les mettre en œuvre au moment opportun.

 

Déjà, dans l’Italie du début du XVIe siècle, Machiavel rappelait au Prince qu’il importait, plus que tout, de saisir la Fortuna, l’instant propice pour agir. Les qualités essentielles d’un gouvernant étaient alors le coup d’œil, la passion et le sens de la responsabilité. En d’autres termes, trancher au bon moment et envisager, avant d’agir, les conséquences de son action.

 

En 1919, dans Le Savant et le Politique, le sociologue allemand Max Weber théorise l’éthique de responsabilité et l’éthique de conviction dont doit faire preuve le gouvernant. Pour Max Weber, les actions humaines ne sont pas prévisibles, nous décidons dans une certaine indétermination, qui est fondamentale. C’est l’indétermination qui forme le fonds de nos sociétés modernes, de nos démocraties parlementaires libérales.

 

Nous devons décider sur fond d’incertitude, c’est la condition politique moderne. Certes, la décision est toujours le résultat d’une concertation entre plusieurs acteurs, elle n’est pas le fait d’un seul homme. Le rôle des experts, dans la prise de décision, est déterminant. Mais les avis scientifiques demeurent consultatifs, ils ne se substituent pas à la décision politique.

 

Dans Dimensions de la conscience historique (1961), Raymond Aron part d’une analyse des décisions ayant déclenché la guerre du Péloponnèse et souligne, déjà, à quel point les décisions politiques deviennent, au XXe siècle de plus en plus complexes :

 

« Les décisions du XXe siècle, celles d’août 1914, sont multiples, complexes, aucune n’a été prise par un seul homme, ministre ou chef d’État. Certes, cette confusion même a suscité des recherches et des polémiques indéfinies. »

 

À notre époque, remarquons que la prise de décision intervient, souvent, sans que le processus qui y a mené n’ait été suffisamment explicité. Et surtout, les conditions de la mise en œuvre ne sont le plus souvent pas dites. Richelieu insistait bien sur ce point : une décision vaut surtout par son exécution.

 

Le paradoxe tient à ce que, si l’on ne prend pas le temps de définir la méthode, on finit par retarder la décision elle-même ou sa mise en œuvre. Pour cela, la prise de parole, l’explication sont indispensables. Si la décision est collective, il revient au politique, qui nous représente, d’endosser la responsabilité de communiquer à ses concitoyens la décision prise, éclairée par les conseils et avis d’experts, pour envisager, autant qu’il est possible, les conséquences. Mais, comme l’expose Max Weber, toutes les conséquences ne peuvent être connues et l’action politique s’accomplit toujours sur un fond d’incertitude.

 

Etait-ce le bon moment pour dissoudre ? Sans doute pas, mais il est trop tard pour revenir en arrière. Le compte à rebours a commencé. Pour qui veut défendre la démocratie, l’État de droit, l’humanisme, contre l’extrême droite, il reste une partie du mois de juin. Seulement.