La comédie musicale Les Misérables, de Claude-Michel Schönberg et Alain Boublil, fêtera son retour en habits tous neufs, dans une mise en scène de Ladislas Chollat au Châtelet, désormais présidé par Olivier Py. La présentation très séduisante de quelques éléments de scénographie, de décors et de costumes, ainsi que des prestations des rôles principaux, laisse augurer d’une très grande qualité !
Olivier Py, le directeur du théâtre, Claude-Michel Schönberg, le compositeur, Alain Boublil, le librettiste, Ladislas Chollat le metteur en scène, Alexandra Cravero et Charlotte Gauthier, les directrices musicales mais aussi la plupart des grands rôles ont tenu à venir présenter à la presse ce lundi, cette comédie musicale dont l’historique est complexe mais dont il faut surtout retenir qu’elle revient rajeunie, rénovée, en français, et toujours fidèle au roman éponyme de Victor Hugo.
Comme le rappelle Olivier Py en introduction, cet ouvrage a façonné nos esprits durant des décennies et a influencé toutes les révolutions depuis lors. Peinture acerbe et sans concession des inégalités sociales et des injustices qui en découlent, Les Misérables est indémodable tant les thèmes qu’il traite restent tristement d’actualité.
Ladislas Chollat, dont on apprécie immédiatement les esquisses de dramaturgie présentées, est resté volontairement dans une évocation très liée à l’époque, que ce soit pour les décors stylisés et simplifiés pour la scène de Emmanuelle Roy, ou pour les costumes de Jean-Daniel Vuillermoz dont les couleurs, les styles et la facture, présentent l’avantage d’un évident esthétisme allié à une fidélité aux « modes » de l’époque, y compris cette patine, cette usure des vêtements des pauvres qui n’en changeaient guère de toute leur vie.
Si l’interprète de Jean Valjean était retenu par un engagement et n’a donc pas pu présenter sa prestation, nous avons eu la chance de voir tous les autres ou presque : Claire Pérot (Fantine), David Alexis et Christine Bonnard (les Thénardier, lui bête et méchant, elle moqueuse et maligne), Sébastien Duchange (redoutable Javert !), Jacques Preiss (désespéré et romantique Marius), Océane Demontis (amère et attachante Éponine). L’ensemble des chanteurs nous a offert un air emblématique de son rôle, ce qui nous a permis d’apprécier la beauté des mots dans cette nouvelle version décidément rajeunie avec élégance et un final collectif « la volonté du peuple », cet air, qui dit-on est souvent repris dans les manifestations pour la liberté en Amérique Latine.
La comédie musicale, qui a fait le tour du monde dans sa version anglaise, concoctée à Londres en 1985 par le producteur Cameron Mackintosh, avait débuté par un immense succès lorsque Robert Hossein l’avait monté au Palais des Sports dans sa version française d’origine en 1980.
Et c’est dans le cadre d’une tournée mondiale, que la version anglaise avait été donnée au théâtre du Châtelet en 2010.
On ne peut que saluer la volonté de revenir à la langue d’origine de l’œuvre comme du chef d’œuvre qui l’a inspirée.
L’histoire se passe à Paris, à deux pas du théâtre et ne doutons pas que la vision des rues de la capitale et de la célèbre barricade de l’insurrection de 1832, seront particulièrement évocatrices.
Les représentations commenceront le 22 novembre pour se terminer le 31 décembre.
Une belle sortie pour les fêtes de fin d’année !
Théâtre du Chatelet, Les Misérables, réservations
Photos : © presse.chatelet