Les Auguste de l’Humour : Une première édition qui laisse sans voix

Une célébration de l’humour et de ses talents

Avec sept prix décernés et plus de 100 artistes et spectacles nominés, cet événement a marqué le paysage humoristique français. Le jury, présidé par Jessie Varin, directrice de la Nouvelle Seine à Paris, et composé de 32 personnalités, a distingué les talents les plus marquants de l’année. En ouverture de cérémonie, Jessie Varin a rappelé : « L’humour est un art. Un langage universel, un témoignage de notre époque et avant tout un formidable divertissement. Vous êtes essentiels au monde. Ce monde qui nous donne à voir un sacré spectacle en ce moment. »

Un palmarès qui consacre les grands noms du rire

Florence Foresti a été sacrée humoriste de l’année. L’incontournable reine de l’humour français, cumulant sept spectacles à succès, confirme ainsi son statut d’artiste phare de la scène comique.

Le prix du spectacle d’humour de l’année revient à Manu Payet pour Emmanuel 2. Après Emmanuel, l’humoriste revient avec un spectacle qui revisite avec autodérision son passage à l’âge adulte.

Waly Dia s’impose comme l’auteur de textes de spectacles de l’année avec Une heure à tuer. Entre humour acerbe et rythme effréné, il confirme son talent, en tournée avec un passage au Zénith de Paris en juin.

Diane Segard, artiste de vidéo web d’humour de l’année, continue son ascension. Forte de ses personnages devenus viraux sur les réseaux sociaux, elle enchaîne les dates avec Parades.

Pierre-Emmanuel Barré a été distingué comme chroniqueur d’humour de l’année. Fer de lance d’un humour caustique sur Radio Nova, il n’a pas hésité à interpeller Xavier Bertrand, président de région, sur scène.

Victoria Pianasso a été désignée humoriste révélation scène de l’année. Son premier spectacle mêlant stand-up, personnages et parodies de chansons a conquis le public parisien.

Sarah Lélé, humoriste révélation scène francophone de l’année, s’est imposée avec son regard incisif et pétillant sur ses expériences de vie. À seulement 21 ans, cette jeune humoriste belge promet une carrière prometteuse.

Une soirée rythmée par le politiquement incorrect

Animée par Sébastien Thoen, la cérémonie a offert un show délirant où l’irrévérence était de mise. Dès son introduction, Thoen a donné le ton avec une saillie sur les cérémonies de récompenses : « Les actrices ont les César, les joueurs de contrebasse et de ukulélé les Victoires de la Musique, les handicapés le Téléthon et les homosexuels l’Eurovision… ». 

Des extraits de films détournés, un sketch hilarant d’Anne Roumanoff et Gérémy Credeville sur les remerciements, un clip parodique signé Jérémy Ferrari, Baptiste Lecaplain et Arnaud Tsamère : tout a été pensé pour un divertissement rythmé en 90 minutes chrono.

Dany Boon honoré pour l’ensemble de sa carrière

Le moment fort de la soirée reste la remise du prix d’honneur à Dany Boon, enfant du Nord et monument de l’humour français. Fidèle à lui-même, il a longuement salué les cht’is, racontant avec verve et accent à couper au couteau les anecdotes familiales qui nourrissent son humour.

Une initiative à saluer malgré quelques bémols

Si la soirée a marqué les esprits, quelques ombres au tableau méritent d’être soulignées. Victoria Pianasso, sacrée révélation scène, n’a pas pris la parole, tandis que Manu Payet s’est contenté de remerciements très conventionnels. Waly Dia et Florence Foresti, absents, n’ont même pas pris la peine d’envoyer un message vidéo.

Enfin, la promesse d’un renouvellement du genre n’a pas été entièrement tenue. Si la soirée a été bien menée, elle est restée assez classique dans sa structure. Reste à voir comment cette nouvelle cérémonie évoluera dans les années à venir.