On n’en a jamais fini avec l’impressionnisme. 150 ans après la création du mouvement, les œuvres et les gestes impressionnistes continuent de nous inspirer.
Et de nous régénérer ! Les événements culturels se multiplient pour célébrer l’anniversaire de ce moment-clé de l’histoire de la peinture. Normandie Impressionniste nous livre cette année une cuvée extraordinaire et cela commence avec Zao Wou-Ki.
D’ailleurs, le musée d’Orsay, en temple incontesté et incontestable, propose du 26 mars au 14 juillet 2024, l’exposition Paris 1874, inventer l’impressionnisme. Structurée comme un trompe-l’œil ou une poupée russe, l’exposition relate… l’exposition du 15 avril 1874, qui est l’acte de naissance de l’impressionnisme. L’occasion de redécouvrir de nombreux tableaux célèbres. Et le musée des Impressionnismes de Giverny propose dès vendredi 29 mars de passer par la thématique de la mer pour nous immerger dans un vertige « grand bleu ».
Un vertige à la fois quotidien et puissant, qui fonctionne en 2024 comme en 1874.
On le réalise tout à fait quand on assiste à l’exposition fleuve de Hangar Y qui nous propose de Prendre le soleil. Un soleil d’aujourd’hui, qui brûle autant qu’il nourrit et qui fonctionne aussi en pleine nature.
Le geste est celui de peindre le présent, la réalité quotidienne, et d’en rendre compte par un travail minutieux de « petites touches ». Sur scène, on retrouve ce souci de se connecter au réel le plus direct. La pièce la plus emblématique des dernières semaines est sans aucun doute Rebota Rebota. Agnés Mateus s’est emparée de la scène du Théâtre de la Bastille pour faire exploser les haines millénaires envers les femmes. Cela se faisait, comme chez Monet, Ivan Grohar, Matija Jama, Matej Sternen par fondu, ici de mots, d’idées, qui d’un point rigolo nous amenait à une tragédie.
Dans l’intimité des studios, ne pourrait-on pas dire que le travail méticuleux de Lescop, qui avait commencé par nous emmener dans « La Forêt », est aussi impressionniste qu’impressionnant ? Son Rêve Parti, troisième album en douze ans, touche à la douceur de cet authentique, qui est. Et sur grand écran, que dire des envolées folles et hypercréatives dans la région de Buenos Aires du collectif argentin El Pampero Cine qui vient de sortir en France le réaliste et halluciné Trenque Lauquen et qui était à Saint-Denis pour présenter un travail de 20 ans ?
L’impressionnisme est aussi un mouvement qui détonne dans son époque, qui questionne par son genre. En son temps, comme au nôtre, quand les esthétiques se replient vers du classicisme, on voit les formes les plus contemporaines et énergiques se faire chahuter. L’exemple de Bérénice qui rejoue dans la presse la bataille d’Hernani en est le bon exemple.
Nous nous revivifions toutes et tous à nous frotter aux couleurs et reflets des Nymphéas.
Une belle semaine, pleine de lumière
Amélie et Yaël
©Musée d’Orsay