Quatre ans après le « On se lève et on se casse » d’Adèle Haenel qui brisait le silence de « la grande famille du cinéma français », la 49ᵉ cérémonie des César, plus de six ans après #metoo et la prise de conscience de l’affaire Weinstein, a réuni autour de Valérie Lemercier le 7e art.
Et cela semblait à nouveau possible, voire réconfortant, autour du film de Justine Triet et du discours de Judith Godrèche, réalisatrice de Icon of French Cinéma (https://cult.news/actualites/
Une fois la parole enfin entendue, quelle est la réparation pour la victime ? Quelle possibilité pour le foyer de se reconstituer, et comment faire pour que cela ne se reproduise pas ? Une issue, et un idéal, serait de sortir de la famille, d’en faire le deuil pour appeler à un collectif plus général pour ne plus « accepter que cet art que nous aimons tant, cet art qui nous lie soit utilisé comme une couverture pour un trafic illicite de jeunes filles », selon les mots de Godrèche. À l’observateur et l’observatrice soit-disant « neutre » de prendre conscience et d’agir en conséquence. A moins que seule la solitude permette une parole « safe », comme l’exprime Neige Sinno dans Triste Tigre (https://cult.news/livres/
Le temps de la justice est long. Et il n’est pas même sûr que quand le juge aura tranché, la grande famille puisse à nouveau vivre et créer ensemble.
Yaël et Amélie
Visuel : © Académie des César