Après un premier concert de Eleonore Fourniau à la synagogue de Copernic, la deuxième édition du Sacré Sound Festival se poursuivait ce lundi 26 mai au Temple du Foyer de l’âme, près de la place de la Bastille. Nous avons pu y entendre un Arthur H quasiment intégralement instrumental, sur 4 claviers différents : un moment d’apesanteur et de création intenses.
Alors que l’artiste Selune proposait du maquillage thérapeutique pour le public assis sur des coussins tout du long du concert, c’est pieds nus et un peu intimidé par les deux étages et le cadre très spirituel du Temple de l’âme que nous avons accueilli Arthur H, tout de blanc vêtu, pour un concert de Sacré Sound en tous points singulier.
La salle était comble, avec un public de tous âges, prêt à se laisser bercer dans l’obscurité par le clavier parfaitement tempéré d’Arthur H. Ce dernier est entré en scène avec son fameux chapeau noir mais tout habillé de blanc, déjà lumineux et habité.
Nous avions déjà écouté Arthur H à voix nue, par exemple sur les textes réunis dans ses disques l’Or noir et l’Or d’éros. Mais cette fois-ci c’est pratiquement à mains nues (et avec des instruments très calés) que le musicien nous a emmené dans une musique qu’il a avouée se réserver d’habitude pour lui-même ! Sa voix si caractéristique n’a pas retenti, si ce n’est pour des soupirs ou un cri.
Autant dire que le projet du concert était spécial et la carte blanche donnée par Laurence Haziza à Arthur H, totale. En une heure et demie, nous avons eu le temps de nous laisser hypnotiser, mais jamais de nous ennuyer tant les morceaux étaient variés : d’une ballade légère au piano à queue, à un morceau plus oriental et intense au clavier boosté à la réverbération, en passant, quasiment en final, par une ascension vers l’orgue du Temple où le jeu d’Arthur H nous a parfaitement convaincu.e.s.
Avec beaucoup de générosité, Arthur H a tenu sa promesse de se livrer exactement là où il expose sa fragilité et de nous partager un « Moment complètement imparfait et libre ». Ce genre de moments que le Sacré Sound Festival crée de manière unique et intense jusqu’à nous emplir d’une merveilleux sentiment de connexion avec l’univers et d’immense gratitude. L’esprit de la liberté se développe très bien en zone spirituelle et côté spiritueux, nous avons fini la soirée avec un verre joyeux et siroté du vin naturel.
Vivement le 3 juin au New Morning pour le prochain concert du Sacré Sound Festival : celui de la chanteuse israélienne qui chante en arabe ses racines marocaines, Neta Elkayam (Lire notre interview) !
Visuel (c) YH