Non Habemus Papam : représentations au cinéma du Pape et des papes

Il est monté au balcon de la Basilique Saint-Pierre pas plus tard qu’hier avant de prendre ce que l’on aujourd’hui être son dernier bain de foule. Affaibli, le souverain pontife a prononcé ses voeux de Joyeuses Pâques avant de confier la lecture de son discours, caractérisé toujours, pas son progressisme. Il y a notamment dénoncé « la situation humanitaire dramatique », appelé au cessez-le-feu et au déploiement d’une aide humanitaire et de la paix. Il s’est aussi inquiété de « l’antisémitisme croissant » et a rappelé qu’ « aucune paix n’est possible là où il n’y a pas de liberté religieuse ni de liberté de pensée et d’expression ».

À propos de François

Ce matin, le Vatican a annoncé que le Pape François s’était éteint, une annonce venant marquer ce Lundi de Pâques, jour de célébration de la résurrection du Christ pour les chrétiens. Cette annonce charrie les attentes du protocole pontifical. En ce jour gris, pluvieux pour beaucoup, nous vous proposons une sélection de films sur les Papes pour prendre le pouls de cette fonction, et de la modernité du Pape François.

Le film Les Deux Papes est peut-être le film grand public qui fait le plus écho à sa modernité et au bouleversement pour l’Église catholique que son élection a provoque. Histoire tirée de faits réels, le film raconte comment le pape Benoît XVI, frustré par la direction de l’Église catholique, choisit de démissionner. Avant cela, il convoque son plus sévère critique et futur successeur à Rome, et les deux hommes confrontent leurs valeurs et visions du monde. 

Deux autres films, documentaires cette fois-ci, permettent de saisir la particularité de cet homme qui a été à la tête du Vatican pendant douze ans : Le Pape François, un homme de parole réalisé par le grand Wim Wenders, et In Viaggio de Gianfranco Rosi. Le premier revient sur le parcours de ce Cardinal de Buenos Aires, Jorge Mario Bergoglio, devenu le deux cent soixante-sixième Souverain Pontife de l’Église Catholique. Premier Pape originaire d’Amérique du Sud, il est le premier jésuite nommé Évêque à Rome, mais avant tout le premier chef de l’Église à avoir choisi le prénom de François d’Assise (1181-1226), un des saints catholiques les plus révérés, qui avait dédié sa vie à soulager les pauvres et éprouvait un profond amour pour la nature et toutes les créatures de la Terre qu’il considérait comme la mère suprême.

Wim Wenders donne dans ce film une grande place aux idées et au message du Pape François, afin de présenter son travail, aussi bien que les réformes et les réponses qu’il propose face à des questions aussi universelles que la mort, la justice sociale, l’immigration, l’écologie, l’inégalité de revenus, le matérialisme ou le rôle de la famille. Ce sont justement ces idées et son engagement que Gianfranco Rosi met en avant dans In Viaggio : le film se concentre sur le premier voyage du pape François sur l’île de Lampedusa, où il fait appel à la solidarité avec les migrants.

Les papes au cinéma

Récemment, nombre de films sont venus mettre en scène la papauté. Le dernier en date, Conclave de Edward Berger, s’intéresse à un événement auquel on va assister prochaine : l’enfermement et la réunion en assemblée dans un lieu de tous les cardinaux âgés de moins de 80 ans pour élire le nouveau pape. Un autre film s’est penché sur cette étape : Habemus Papam de Nanni Moretti. Sorti récemment, un autre film semble intéressant à signaler : le merveilleux L’Enlèvement de Marco Bellocchio qui s’inspire de l’histoire vraie d’Edgardo Mortara (1851-1940), jeune garçon juif, enlevé de force de sa famille bolonaise, en 1858, pour être élevé comme chrétien auprès du pape dans la Cité du Vatican.