Barbara Dauphin Duthuit, épouse du petit-fils d’Henri Matisse, a fait don au musée d’Art moderne de Paris de 61 œuvres de l’artiste, qu’elle avait prêtées pour l’exposition « Matisse et Marguerite. Le regard d’un père », présentée du 4 avril au 24 août 2025. Une grande partie de ces œuvres était exposée pour la première fois en France.
Ces œuvres sont pour la plupart des portraits de Marguerite, la fille aînée de l’artiste et son modèle favori. On retrouve parmi ces 61 œuvres, sept tableaux, une sculpture, vingt huit dessins, huit eaux fortes, six lithographies, cinq affiches originales et six livres illustrés. Elles rejoignent la collection permanente du musée, qui possédait déjà un fonds d’une vingtaine de pièces de Matisse, dont deux versions monumentales de La Danse, exposées en permanence.
Les œuvres de cette donation couvrent la première moitié du XXᵉ siècle et retracent la vie de Marguerite, depuis son enfance, avec Marguerite écrivant, jusqu’à 1945, lorsqu’elle venait d’échapper à la déportation pour son engagement dans la Résistance. L’ensemble est complété par un rare portrait dessiné de Claude Duthuit, fils unique de Marguerite et de son mari, Georges Duthuit. Cette donation permet de mieux comprendre la place essentielle qu’occupait Marguerite dans le travail de Matisse et le lien fort qui les unissaient.
Pour Fabrice Hergott, directeur du musée, « ces portraits si beaux et émouvants magnifieront à jamais les collections du MAM ». Il souligne également que « ce geste extraordinairement généreux témoigne d’un engagement fort de la part de Madame Duthuit, et de sa confiance envers le musée, qui devient de fait la nouvelle maison de Marguerite pour les décennies et les siècles à venir ». Madame Duthuit avait déjà réalisé plusieurs donations, dont celle au Centre Pompidou en 2013 le tableau Marguerite au chat noir de 1910. Pour elle « son dévouement et son amour pour la France » justifient que des œuvres la représentant demeure dans les collections publiques française, et plus particulièrement à Paris, « la ville qui l’a vue naître et mourir ».
Visuel : © Martin Parsekian