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Le monde de la culture se réunit à Auschwitz pour rappeler la destruction des Juifs et Juives d’Europe

par Amélie Blaustein-Niddam
04.02.2025

Le dimanche 2 février, le CRIF en association avec le Memorial de la Shoah et la Galerie Nathalie Obadia ont réuni le monde culturel dans toute sa diversité pour une visite d’une journée du complexe de mise à mort d’Auschwitz-Birkenau. Une démarche historique qui permet de prendre dans ses pieds et son âme la conscience du génocide des juifs et juives par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.

« Nous tous qui sommes ici avons au moins une conviction commune : ce sont les arts et la culture qui font l’humanité de l’Homme. Mais alors, comment prétendre créer, peindre, sculpter, écrire, danser après la Shoah, alors que l’Homme venait d’achever ici de se déshumaniser ? »

Ce sont les mots que Yonathan Arfi, président du Crif, a prononcés lors de la cérémonie qui s’est tenue ce dimanche 2 février à 13 h sur la place du mémorial de Birkenau, devant une délégation forte de plus de 300 personnes – figures du monde des arts et de la culture. Dans cette assemblée : six ancien·nes ministres, des directions de musées nationaux, de théâtres, des producteur·ices, réalisateur·ices, comédien·nes et journalistes. Présences engagées, voix essentielles.

La matinée a commencé par la visite de Birkenau, l’après-midi a été dédiée à la visite d’Auschwitz I, devenu musée.

Garder les traces, faire de l’histoire

Le site conserve les traces de la commémoration des 80 ans de la découverte, et en aucun cas de la libération du complexe de mise à mort, le 27 janvier 2025. En lieu et place de la « Gare », dont la photographie est devenue une icône figée et fétichisée, se tient une grande tente blanche sous laquelle de nombreux chefs d’État s’étaient rassemblés. Nous le savons, le lieu aura une autre allure.

Nous commençons notre visite par le début et la terminerons par la fin. Le début, c’est la Judenramp, l’endroit par lequel arrivaient d’abord les Juifs et les Juives, puis, à partir de 1942, les Tziganes. Ils étaient sélectionnés : d’un côté, la mort immédiate pour les plus faibles ; de l’autre, une mort plus lente pour les plus valides.

Nous passons ensuite dans les baraquements où s’entassaient jusqu’à plusieurs centaines de personnes, puis avançons le long des rails. À droite, il ne reste que des traces archéologiques : on devine l’espace des hommes. Immense. Nous continuons d’avancer, nous enfonçant jusqu’aux chambres à gaz, dont il ne reste là encore que des ruines.

L’album d’Auschwitz

L’un des principaux apports de cette visite est de faire entendre et comprendre la différence entre savoir et voir. Dans le groupe, personne n’ignore l’existence de la Shoah, mais beaucoup viennent pour la première fois. Certains disent : « Je n’étais pas prêt à venir. » Une galeriste confie : « J’avais peur. » C’est comme si les fantômes allaient se relever sous nos yeux.

Ce n’est pas faux, et sur ce point, la bureaucratie nazie nous aide. L’album d’Auschwitz est la seule preuve visuelle restante du processus qui conduisait au massacre de masse à Auschwitz-Birkenau. Ce document tout à fait unique a été donné à Yad Vashem par Lilly Jacob-Zelmanovic Meier, grâce à l’intervention de Serge Klarsfeld.

Les photos contenues dans l’album ont été prises à la fin du mois de mai ou au début du mois de juin 1944 par Ernst Hofmann ou Bernhard Walter, deux SS chargés de photographier et d’enregistrer les empreintes digitales des prisonniers (lorsqu’il ne s’agissait pas de Juifs directement envoyés dans les chambres à gaz). Elles montrent l’arrivée des Juifs hongrois de Ruthénie subcarpatique. Un grand nombre d’entre eux viennent du ghetto de Berehove, qui était lui-même un point de rassemblement pour les Juifs de plusieurs autres petites villes.

Ces photos auraient dû disparaître, comme toutes les autres traces du massacre, les nazis s’appliquant à détruire en permanence les preuves de leur crime. Mais elles ont survécu. On les retrouve à des points clés dans Birkenau, mais essentiellement dans le musée d’Auschwitz. Il est infiniment troublant de regarder ces visages à l’endroit même où ces photos ont été prises.

Histoire et mémoire

Le musée se trouve aujourd’hui dans la garnison d’Auschwitz I. Contrairement à Birkenau, ce n’est pas un site archéologique. Les bâtiments y ont été modifiés. L’entrée, comme au Musée juif de Berlin, est un grand couloir blanc aux murs hauts. On y entend les noms des victimes être égrenés.

Puis, nous arrivons devant l’inscription tristement célèbre : le portail qui porte avec une cynique ironie la phrase « Arbeit macht frei » (« Le travail rend libre »). Il avait été volé le week-end du 1ᵉʳ novembre 2014 et retrouvé en décembre 2016. Aujourd’hui, l’inscription est une copie, l’original étant conservé dans les archives.

Tout au long de la visite, une question demeure : archive ou reconstitution ?

Les guides, formidables, sont là pour décrypter les signes, car sans aide, ici, on ne voit rien d’autre que des chaussures, des cheveux, des lunettes, des valises, de la vaisselle. Si la muséographie pose question, restant davantage dans le champ de l’émotion que dans celui de la connaissance, il est vrai que de nets progrès ont été réalisés. Le bloc 27, aujourd’hui, est un véritable musée à lui seul, qui replace la destruction des Juifs et Juives d’Europe dans leur contexte de vie avant la Shoah.

Ce voyage, placé sous les auspices des arts, fut une immense réussite. On ne revient jamais de Birkenau comme on y est arrivé, même 80 ans après les faits.