Le Festival de Cannes a dévoilé la composition du jury de sa 78ème édition ce lundi. Présidé par Juliette Binoche, il comportera huit artistes qui départageront les 21 films en compétition pour la Palme d’Or.
Si nous connaissions la successeuse de Greta Gerwig depuis février, ce n’est que ce lundi que nous découvrons l’identité du reste du jury. Le flambeau cannois sera transmis à l’actrice française Juliette Binoche pour cette 78ème édition de la grand-messe du septième art. À cette occasion, la présidente du jury sera accompagnée de huit artistes pour décerner la Palme d’Or à la cérémonie de clôture, prévue le samedi 24 mai.
Du 13 au 24 mai, ce sera un jury composé de cinq femmes et quatre hommes qui départagera les films en lice. Cette année, le Festival de Cannes poursuit donc sa démarche paritaire. Ainsi, Juliette Binoche sera entourée de :
– Halle Berry : actrice et cinéaste
– Payal Kapadia : réalisatrice et scénariste
– Alba Rohrwacher : actrice
– Leïla Slimani : écrivaine et journaliste
– Dieudo Hamadi : réalisateur, documentariste et producteur
– Hong Sangsoo : réalisateur et scénariste
– Carlos Reygadas : scénariste et producteur
– Jeremy Strong : acteur
Si le jury accueille aujourd’hui les femmes à bras ouverts, ce n’est que la conséquence d’un long combat. Depuis sa création en 1939 (et sa véritable première édition en 1946), le Festival de Cannes n’a connu que douze femmes à sa présidence. La première fut l’actrice Olivia de Havilland, en 1965, mais c’est en 2017 que s’est opéré un véritable déclic avec l’émergence de #MeToo. Depuis, la domination masculine recule progressivement, laissant place à un début de parité dans le milieu. Le Festival de Cannes a même rendu publiques ses statistiques sur la parité entre 2019 et 2024 pour faire part de son engagement. En espérant que ça continue…
En plus de son égalité hommes-femmes, le jury cannois fait l’objet d’une belle diversité d’horizons. Deux françaises, deux américains, une indienne, une italienne, un congolais, un coréen et un mexicain ! Sur neuf jurés, seuls deux duos partagent une même nationalité. À noter que Leïla Slimani est franco-marocaine.
Cette ouverture sur le monde est probablement une réponse aux allégations contre le Festival. Dans un article de Baptiste Decharme pour Le Monde paru en 2018, on apprend que « sur les 48 Palmes d’or décernées depuis 1975, date à laquelle cette récompense devient pérenne, 24 lauréats étaient européens de l’ouest et 12 étaient nord-américains ».
Présenter un jury aux diverses nationalités pourrait donc être une manière de détourner le regard face à cette problématique.
À l’origine, le jury du Festival était déjà composé d’artistes issus des quatre coins du monde, avec 18 pays représentés. Mais au fil du temps, notamment dans les années 1950, il a connu un recentrage français, en raison d’une instabilité financière. Plus tard, le jury s’est ouvert à l’Europe et à l’Amérique du Nord, avec une internationalisation plutôt timide. L’Afrique, l’Asie et l’Amérique latine étaient très (trop) peu représentées. Sans parler des femmes.
Aujourd’hui, le Festival de Cannes honore le septième art avec une véritable volonté d’inclusion, tant par une représentation plus paritaire que par une ouverture accrue à la diversité internationale. Raison de plus de suivre la cérémonie !
Visuel : © AFP