Ce jeudi 24 juillet 2025, pour l’ouverture des Grands Concerts au vélodrome d’Arcachon, un public familial et très fan avait rendez-vous avec l’énergie et la générosité de Zaho de Sagazan. Un très grand concert, dans un contexte joliment intimiste.
On y arrive volontiers en vélo en passant par les pins. Les Grands Concerts d’Arcachon accueillent des familles entières dans un cadre souriant, et en un extérieur chaleureux. Un grand bar, du Lilet & Tonic et quelques foodtrucks maisons, une scène, la fosse et quelques estrades, le décor est planté, tout le reste n’est que musique et joie.
Le groupe 4theSun avait chauffé la scène avec ferveur. Mais à 21h05 précises, un souffle d’impatience déjà palpable s’est mué en hymne : sa tunique blanche brandie comme un étendard, la chanteuse apparaît, souveraine et totalement présente à son public. En quelques notes, elle a électrisé le vélodrome. Si ses chansons (et ses reprises!) restent très âpres, l’énergie qu’elle déploie en sillonnant la scène comme une rock star transforme la scène en jeu émotionnel et même électronique !
D’entrée, Zaho de Sagazan s’est adressée au public avec une tendresse immédiate, multipliant les « Arcachon » avec autant d’adresse que d’incantation. Alors que le show autour de l’album révélation de 2023 est bien rodé et même carrément pro, on sent que chaque concert est un rendez-vous quasiment amoureux pour la jeune femme qui irradie. Le début est très familier et met en avant les tubes de la chanteuse – autant dire tous les titres de son album La symphonie des éclairs – et elle se confie sur ce qui l’a poussée à chanter : « Pendant longtemps je pensais que j’étais complètement starbée car je pleurais tout le temps ». Elle en a fait son métier et l’émotion est devenue communicative … Et quand Zaho passe au piano solo pour «Dis moi que tu m’aimes», on mesure notre chance d’un cadre aussi intime. Qui devient carrément intimiste lorsqu’elle s’avance à portée de bras et de coeurs des premiers rangs pour le titre éponyme de l’album. Et puis, la jeune fille sage enlève la robe blanche et se transforme en star sportive du dancefloor…
Après que le rythme est remonté avec notamment «Habsexe», la chanteuse nous prévient : « Ce qui vous arrive dans la gueule», lance-t-elle avec tendresse et férocité, « c’est 20 minutes de musique électronique pour laisser l’esprit de côté et faire danser le corps». S’ensuit une débauche de voltages qui est aussi une succession hypnotique, presque chamanique, où les corps se libèrent et où les enfants dansent aussi sur les épaules des parents. « Impossible de faire l’amour tous ensemble, mais nous vivons quelque chose qui s’en rapproche », ose-t-elle, provoquant des rires complices et une montée de température générale. Elle finit ce moment de dancefloor en se couchant au sol, totalement proche de son public, dédiée à lui.
Le final est à l’image de la soirée : fou, joyeux, libre. Zaho quitte la scène pour traverser la foule et monter les gradins en chantant « Ah que la vie est belle», en hommage jubilatoire à Brigitte Fontaine. Dans un ultime souffle de gratitude, elle remercie ses musiciens, ses techniciennes, son équipe toute entière…
Avec un charisme génial et dans une proximité totale avec son public, Zaho de Sagazan n’a pas simplement donné un concert à Arcachon. Elle a offert une cérémonie de joie partagée.
Nous sommes reparti.es du concert un peu plus vivant.es.